DÉCRYPTAGE – Les Grenoblois pourraient, d’ici l’automne 2024, disposer d’une carte vitale de l’alimentation. Laquelle permettrait d’acheter chaque mois 100 euros de produits alimentaires de qualité et de saison, issus de l’agriculture locale et durable. Le tout financé par une caisse de solidarité. Les promoteurs de la démarche, tels que la Ville de Grenoble et la coopérative Au Local, y voient un antidote à la crise de l’agriculture, à la malbouffe et à la précarité alimentaire. Ce qui semble moins évident pour d’autres acteurs comme le Secours populaire de l’Isère.
Dès l’automne 2024, un système de sécurité sociale de l’alimentation (SSA), s’inspirant du modèle de la carte vitale pour la santé, pourrait être opérationnel à Grenoble. Le principe ? Les habitants pourraient acheter des produits laitiers, du pain, des fruits et des légumes grâce à leur carte vitale de l’alimentation créditée d’un certain montant.
Créer un tel dispositif n’est pas anodin. Pour autant, l’objectif d’octobre 2024 semble tenable, de l’avis d’Antoine Back, adjoint chargé de la stratégie alimentaire à la Ville de Grenoble qui suit le dossier en binôme avec Salima Djidel, conseillère déléguée à la restauration.
« Ce n’est pas quelque chose qu’on a décidé avant-hier, explique l’élu. On y réfléchit depuis quelque temps avec différents acteurs locaux. On a pris toute l’année 2023 pour construire la confiance avec les acteurs intéressés. Les objectifs sont clarifiés. Et maintenant, on entre dans la construction du dispositif. »
Sortir de « la logique de la charité »
Si, à Grenoble, le concept de sécurité sociale alimentaire est relativement nouveau, des expériences de sécurité sociale de l’alimentation (SSA) ont déjà abouti à Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Valence ou encore Montpellier. Dans tous ces territoires, la mise en place de ce nouveau droit résulte d’un ensemble de constats. Au premier desquels le fait que de plus en plus de personnes rencontrent des difficultés pour se nourrir dans notre société d’abondance.
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2 réflexions sur « Grenoble va lancer une « carte vitale de l’alimentation » : utopie, « fausse bonne idée » ou projet d’avenir ? »
La réalité en coulisses derrière cette coûteuse annonce médiatique, c’est que l’arc humaniste du génialissime Eric BurqiniTaxes a encore frappé : « on n’est pas assez soutenus à Grenoble » dit le président des Restos du Cœur de l’Isère.
https://www.radiofrance.fr/francebleu/podcasts/l‑invite-du‑6 – 9‑france-bleu-isere/on-n-est-pas-assez-soutenu-a-grenoble-juge-jean-paul-cezard-president-des-restos-du-coeur-en-isere-5057873
Oui, halte à la charité, cette vertu chrétienne qui déplaît à Antoine Back et au NPA, à condition d’être plus ambitieux et de passer directement à l’étape suivante : des kolkhozes pour le bio.
Pour retirer les légumes avec la carte, l’idéal serait que ce soit à la mairie, comme ça les gens seraient reconnaissants envers Eric Piolle qui a beaucoup de mal ces temps ci à attirer la sympathie.