DÉCRYPTAGE – Longtemps tabou, le sujet des violences sexuelles et sexistes (VSS) dans les grandes écoles fait l’objet d’une attention particulière à Grenoble école de management (Gem). L’établissement a ainsi initié la convention de partenariat signée en octobre 2021 avec le parquet, la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) et l’association France victimes Grenoble1mais aussi l’Université Grenoble Alpes, Sciences Po, Grenoble INP, l’Ensag et le Crous. Avantages ? Une transmission plus fluide à la justice des signalements de VSS effectués via une plateforme dédiée, ainsi qu’un accompagnement systématique des victimes. Suite logique, Gem a intégré, depuis la rentrée de septembre 2023, ses 21 associations étudiantes à son dispositif.
Les grandes écoles sont-elles davantage touchées que le reste du monde universitaire par les violences sexuelles et sexistes (VSS) ? Question délicate, qui bute sur le manque de statistiques fiables et globales. Toutefois, le sujet, longtemps tabou, l’est de moins en moins. D’abord grâce à la libération de la parole des victimes, dans le sillage de MeToo ou BalanceTonPorc. Mais aussi en raison de l’action de certains établissements, à l’instar de Grenoble école de management (Gem).
Deux démarches parallèles, mais néanmoins étroitement liées, la seconde favorisant l’émergence de la première. Avec une évidence : l’engagement d’une école dans la lutte contre les VSS présuppose l’existence de celles-ci. Si Gem n’échappe pas au phénomène – comme tout établissement d’enseignement supérieur -, l’école a toutefois été « précurseur » dans ce domaine, affirme sa responsable juridique Jeanne Renard.
Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble, le reconnaît d’ailleurs. La convention de partenariat signée en octobre 2021, entre le parquet, la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), l’association France victimes Grenoble, Grenoble école de management, l’Université Grenoble Alpes (UGA), Sciences Po, Grenoble INP, l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble (Ensag) et le Crous, est effectivement « partie de Gem ».
Cellule et plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes
« Ça s’est fait à mon initiative, courant 2021″, confirme Jeanne Renard, à la mi-janvier 2024, rappelant que Gem était alors « déjà mobilisée depuis quelque temps » sur ce dossier. « On a mis en place dès 2017 un baromètre du sexisme, puis une cellule de prise en charge des VSS à la rentrée 2020″, raconte-t-elle.
La création de cette cellule répondait à un double objectif. « L’idée, c’était de garantir aux étudiants et – surtout – étudiantes un dispositif à la fois sécurisé et confidentiel, choses essentielles pour respecter la parole des victimes », souligne la directrice juridique. Cela s’est traduit par le lancement d’une « plateforme permettant d’effectuer des signalements de violences sexuelles et sexistes, 24 heures sur 24, sept jours sur sept ».
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