FOCUS – La start-up iséroise Vulkam a présenté lundi 15 janvier 2024, à Gières, son projet, financé grâce à une levée de fonds de 34 millions d’euros, de construire sa première usine de production de métaux amorphes au Versoud. Une « révolution dans la métallurgie », selon la société. Ses alliages métalliques brevetés, les Vulkalloys, offrent en effet de nombreux atouts, par rapport aux métaux cristallins classiques. Opérationnel en 2025, le site isérois permettra d’industrialiser ces procédés, afin de fournir notamment les marchés de l’horlogerie, du médical ou encore de l’aérospatial.
C’est « la métallurgie du XXIe siècle », s’enflamme Sébastien Gravier, cofondateur – avec Alexis Lenain – et président de Vulkam, qui entend « révolutionner » le secteur dans les prochaines années. La start-up iséroise a annoncé lundi 15 janvier 2024, dans ses locaux de Gières, une levée de fonds de 34 millions d’euros destinée à financer la construction, au Versoud, de sa première usine de production de métaux amorphes.
Soutenue par Bpifrance, via notamment le plan France 2030, et par différents investisseurs privés, Vulkam s’attaque ainsi à la phase d’industrialisation de ses procédés et de ses nouveaux métaux, les “Vulkalloys”. Une technologie brevetée par l’entreprise, créée en 2017, mais issue de trente ans de recherche au sein du SIMaP, laboratoire né de la fusion de trois unités de recherche du CNRS, de Grenoble INP et de l’Université Grenoble Alpes (UGA).
Les métaux amorphes, « prochaine révolution des matériaux »
Contrairement à d’autres industriels, comme ArcelorMittal ou Constellium, Vulkam « ne vend pas de la matière » mais travaille sur « l’intégralité de la chaîne, du métal pur jusqu’à la pièce finie », souligne Sébastien Gravier. Le tout en s’appuyant donc sur les métaux amorphes, que le normalien et docteur en métallurgie qualifie de « prochaine révolution des matériaux ».
Un discours qu’il est loin d’être le seul à tenir. « Des experts de la Nasa ont dit, il y a quelques années, que cette nouvelle classe de métaux allait redéfinir tout ce que l’on connaît de la science des matériaux au XXIe siècle », cite Sébastien Gravier. À l’inverse des métaux cristallins classiques (titane, fer, etc), les alliages1mélanges de métaux métalliques amorphes se caractérisent par une structure atomique « désorganisée », avec des atomes se présentant de façon aléatoire.
« Trois fois plus résistants, deux fois plus flexibles, deux fois plus légers »
Cette composition leur offre des « propriétés mécaniques inégalées », assure Vulkam. Comparés aux meilleurs matériaux actuellement utilisés dans les dispositifs médicaux, l’horlogerie, le luxe ou la micro-mécanique, les “Vulkalloys” de la start-up iséroise sont ainsi « trois fois plus résistants, deux fois plus flexibles et deux fois plus légers ».
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