FOCUS – Yves Chatain, mis en examen et incarcéré depuis mai 2022 pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de Marie-Thèrèse Bonfanti, en 1986, à Pontcharra (Isère), a été libéré jeudi 7 décembre 2023 de la prison de Varces. Une remise en liberté faisant suite à l’arrêt de la cour de cassation qui a estimé, le 28 novembre, que l’affaire était prescrite. Et ce, alors que l’homme de 57 ans a avoué le crime. L’appel du parquet a par ailleurs été examiné mardi 12 décembre par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Grenoble, qui rendra sa décision jeudi 14 décembre.
[Article publié le 8 décembre 2023 à 13 h 13 et mis à jour le 12 décembre 2023 à 19 h 23 avec ajout encadré] « En droit actuel, c’est compréhensible mais sur le plan sociologique et humain, c’est écœurant ! » Ce nouveau rebondissement avait beau être attendu, Me Bernard Boulloud, avocat de la famille Bonfanti, et ses clients sont sous le choc. Yves Chatain, mis en examen en mai 2022 pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de Marie-Thèrèse Bonfanti, en 1986, à Pontcharra, a en effet été libéré jeudi 7 décembre 2023.
Libéré le 7 décembre 2023, Yves Chatain était incarcéré depuis mai 2022 pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti, mère de famille de 25 ans, en 1986, à Pontcharra. © France 3 (capture d’écran)
Placé en détention provisoire depuis plus d’un an et demi, l’homme de 57 ans a quitté le centre pénitentiaire de Varces en fin d’après-midi, sa demande de remise en liberté ayant été acceptée par le juge d’instruction en charge du dossier. Le parquet de Grenoble a certes fait appel de la décision, a indiqué le procureur de la République Éric Vaillant. Mais l’appel n’étant pas suspensif, la libération est devenue effective.
« Cette libération choque l’opinion publique. (…) Yves Chatain a reconnu le meurtre et indiqué le lieu où il a jeté le corps comme un sac de détritus. »
Yves Chatain a pourtant avoué, en garde à vue, avoir étranglé Marie-Thèrèse Bonfanti. Une affaire résolue 36 ans après la disparition de la mère de famille de 25 ans, devenue un cold case emblématique en Isère. Mais le quinquagénaire disposait depuis une dizaine de jours d’un argument juridique de poids, en l’occurrence un arrêt de la chambre criminelle de la cour de cassation.
Le 28 novembre 2023, la juridiction a ainsi cassé l’arrêt rendu en janvier précédent par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Grenoble, estimant cette fois que le crime était prescrit. « Pour le juriste que je suis, cette décision est cohérente avec l’arrêt de la cour de cassation », admet Me Boulloud. « Mais en tant qu’être humain, j’estime que c’est une décision anachronique, qui ne correspond plus aux critères actuels de prescription. »
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