FOCUS – Jugés le 14 novembre 2023, un couple de retraités isérois, âgés de 67 ans, et un salarié de 53 ans étaient soupçonnés d’avoir loué des logements à des prostituées, à Grenoble, tandis qu’un concierge Airbnb de 45 ans répondait, lui, de proxénétisme aggravé. Le tribunal correctionnel de Grenoble a condamné les quatre prévenus, lundi 4 décembre, à des peines allant de huit mois à deux ans de prison avec sursis, ainsi qu’à des amendes de plusieurs milliers d’euros et à la confiscation de comptes bancaires.
Un couple de retraités sans histoires, un salarié directeur des ventes dans une entreprise, et un concierge Airbnb. Tous avec un casier judiciaire vierge… Du moins jusqu’au lundi 4 décembre 2023. Le profil des quatre prévenus condamnés ce jour-là, par le tribunal correctionnel de Grenoble, à de la prison avec sursis et à des peines d’amendes, tranchait singulièrement avec le pedigree habituel des personnes impliquées dans des affaires de proxénétisme.
Quatre personnes ont été condamnées à des peines de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Grenoble pour avoir loué des appartements à des prostituées, ainsi que pour « proxénétisme aggravé » pour le quatrième prévenu. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Après leur interpellation, en janvier 2022, comme lors de l’audience du 14 novembre 2023, tous ont pourtant reconnu l’ensemble des faits qui leur sont reprochés. À savoir la location de logements à des prostituées, pour les trois premiers nommés, qui répondaient de « mise de local privé à disposition d’une personne s’y livrant à la prostitution ». Quant au quatrième, le concierge Airbnb, celui-ci était poursuivi pour « proxénétisme aggravé ».
Les retraités dénoncés aux gendarmes par leur petit-fils
Les faits jugés ont été commis à Grenoble, entre 2018 et début 2022. Mais ils s’étendraient en réalité sur une période bien plus longue. De fait, c’est seulement en 2018 que la justice a commencé à se pencher sur ce dossier. Et ce, après avoir été alertée d’une manière pour le moins inhabituelle. C’est en effet le petit-fils des retraités isérois qui a permis le démarrage de l’enquête.
Le jeune homme s’était ainsi rendu, cette année-là, à la gendarmerie de Vizille pour dénoncer ses propres grands-parents, âgés tous deux de 67 ans. Il accusait le couple, domicilié à Brié-et-Angonnes et propriétaire de nombreux appartements à Grenoble, de louer certains de ces logements à des jeunes femmes originaires d’Amérique latine. En l’occurrence des prostituées qui recevaient leurs clients sur place, selon le petit-fils.
Le retraité était « addict » aux prostituées
Six des dizaines d’appartements appartenant aux retraités – qui en avaient hérité – accueillaient ces « passes », moyennant un loyer de 450 euros par semaine. Un montant qui pouvait même être parfois revu à la baisse, le propriétaire accordant une réduction aux prostituées lorsqu’il profitait lui-même de ces « prestations » sexuelles tarifées.
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