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Grenoble : quatre per­sonnes inter­pel­lées pour avoir loué leurs appar­te­ments à des pros­ti­tuées contre des loyers majorés

Grenoble : quatre per­sonnes inter­pel­lées pour avoir loué leurs appar­te­ments à des pros­ti­tuées contre des loyers majorés

EN BREF – Un couple de retrai­tés, un concierge Airbnb et un pro­prié­taire ont été inter­pel­lés, ce mardi 25 jan­vier 2022, dans le cadre d’une affaire de proxé­né­tisme à Grenoble. Ils sont soup­çon­nés d’a­voir loué régu­liè­re­ment, depuis 2018, des appar­te­ments à des pros­ti­tuées, moyen­nant des loyers for­te­ment majo­rés. Trois d’entre eux ont été mis en exa­men pour « mise à dis­po­si­tion d’un local privé à des per­sonnes se livrant à la pros­ti­tu­tion » et le qua­trième pour « com­pli­cité de proxénétisme ».

Un couple de retrai­tés gre­no­blois, un pro­prié­taire lyon­nais de 51 ans et un concierge Airbnb gre­no­blois de 43 ans. Ces quatre per­sonnes ont été inter­pel­lées à leurs domi­ciles res­pec­tifs, ce mardi 25 jan­vier 2022, pour leur impli­ca­tion pré­su­mée dans une affaire de proxé­né­tisme, a annoncé Boris Duffau, pro­cu­reur adjoint de Grenoble, ce ven­dredi 28 jan­vier. Ils sont en effet soup­çon­nés d’a­voir loué régu­liè­re­ment leurs appar­te­ments à des pros­ti­tuées à Grenoble, moyen­nant des loyers for­te­ment majorés.

Interpellés pour avoir loué des appartements à des prostituées à Grenoble. Illustration d'une prostituée dans une chambre. © Boyloso / Shutterstock

Le retraité louait entre quatre et cinq de ses stu­dios à des pros­ti­tuées, pour des loyers com­pris entre 450 et 600 euros la semaine. © Boyloso / Shutterstock

Ce sont les gen­darmes du groupe de lutte contre la cyber­cri­mi­na­lité de la Section de recherches de Lyon qui ont mis à jour ce sys­tème bien rodé et par­ti­cu­liè­re­ment lucra­tif. En sur­veillant, en 2020, des sites d’an­nonces de rela­tions sexuelles tari­fées, ceux-ci ont repéré plu­sieurs pro­fils actifs dans l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise. Des pros­ti­tuées qui fixaient ren­dez-vous à leurs clients dans des appar­te­ments pri­vés, sou­vent pro­po­sés à la loca­tion sur la pla­te­forme Airbnb.

Des appar­te­ments loués de 450 à 600 euros la semaine à des prostituées

Le par­quet de Grenoble a alors ouvert une enquête pré­li­mi­naire, qui a per­mis d’i­den­ti­fier un retraité gre­no­blois de 66 ans, pro­prié­taire de plu­sieurs appar­te­ments qu’il met­tait à dis­po­si­tion de pros­ti­tuées pour qu’elles y exercent leurs acti­vi­tés. Mais à des tarifs bien plus éle­vés que ceux deman­dés à des loca­taires « lambda ».

Fin décembre 2020, une infor­ma­tion judi­ciaire a été ouverte. Et « l’antenne gre­no­bloise du Groupe inter­mi­nis­té­riel de recherches (Gir) de Lyon a été co-sai­sie dans le cadre de sa par­ti­ci­pa­tion à la lutte contre l’économie sou­ter­raine et aux fins d’investigations patri­mo­niales », indique le pro­cu­reur adjoint.

L’enquête, menée sur com­mis­sion roga­toire d’une juge d’ins­truc­tion gre­no­bloise, a très vite conforté les soup­çons ini­tiaux. Le retraité louait effec­ti­ve­ment entre quatre et cinq de ses stu­dios à des pros­ti­tuées, pour des loyers com­pris entre 450 et 600 euros la semaine. Et ce, très régu­liè­re­ment, depuis 2018.

Les quatre sus­pects ont tous reconnu les faits durant leur garde à vue

Poursuivant leurs inves­ti­ga­tions, les enquê­teurs ont ensuite ciblé un Grenoblois de 43 ans tra­vaillant comme concierge pour Aibnb. Une pro­fes­sion qui lui per­met­tait de repé­rer faci­le­ment les pros­ti­tuées pas­sant par la célèbre pla­te­forme pour louer un appar­te­ment. Déjà rému­néré par une com­mis­sion de 20 % sur les loyers encais­sés, « il leur sou­met­tait une aug­men­ta­tion de tarif de loca­tion pou­vant aller jusqu’à 100 euros la nuit », rap­porte Boris Duffau.

Application Airbnb (illustration). © Pe3k / Shutterstock

Le qua­dra­gé­naire exer­çant comme concierge pour Airbnb repé­rait les pros­ti­tuées cher­chant à louer un appar­te­ment et leur impo­sait des aug­men­ta­tions de loyer pou­vant aller jus­qu’à 100 euros par nuit. © Pe3k / Shutterstock

Le concierge aurait éga­le­ment conseillé le qua­trième sus­pect, un Lyonnais de 51 ans, pro­prié­taire de deux appar­te­ments à Grenoble, qu’il pro­po­sait à la loca­tion sur Airbnb. Ce der­nier aurait « détourné la loca­tion de ses biens au pro­fit de pros­ti­tuées, lorsqu’ils n’étaient pas loués de façon clas­sique », explique le pro­cu­reur adjoint. Et là encore, pour des mon­tants majo­rés. Une manière, selon lui, de com­pen­ser ses pertes de reve­nus loca­tifs liées à la crise sanitaire.

Les trois sus­pects ont été arrê­tés ce mardi 25 jan­vier, tout comme l’é­pouse du retraité, qui « pro­fi­tait en toute connais­sance de cause des reve­nus illi­cites de son mari », d’a­près le par­quet de Grenoble. Placés en garde à vue, tous ont reconnu les faits.

Plus de 185 000 euros sai­sis sur leurs comptes bancaires

Présentés à une juge d’ins­truc­tion, le couple de retrai­tés et le pro­prié­taire lyon­nais ont été mis en exa­men pour « mise à dis­po­si­tion d’un local privé à des per­sonnes se livrant à la pros­ti­tu­tion » et le concierge pour « com­pli­cité de proxé­né­tisme ». Les quatre mis en cause ont été pla­cés sous contrôle judiciaire.

Par ailleurs, le retraité et l’homme de 51 ans ont été astreints à ver­ser une cau­tion de res­pec­ti­ve­ment 15 000 et 9000 euros. Enfin, plus de 185 000 euros au total ont été sai­sis sur leurs comptes ban­caires. Et « d’autres sai­sies pour­raient inter­ve­nir sur le patri­moine immo­bi­lier des mis en exa­men », pré­cise Boris Duffau.

Manuel Pavard

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