FOCUS – Nouvelle exposition permanente pour le Musée dauphinois. Après un quart de siècle, le parcours Gens de l’Alpe cède la place à Alpins, 7000 ans d’histoire. Une refonte qui met toujours au centre la montagne et ses habitants mais délivre une fresque historique des origines jusqu’à l’ère moderne, en insistant sur la capacité d’adaptation des populations aux changements passés… et à venir.
Ce n’est pas tous les jours que le Musée dauphinois repense entièrement son exposition permanente… ni même toutes les décennies. Vingt-cinq ans après son inauguration, le mercredi 11 octobre 2023, le parcours du musée Gens de l’Alpe a cédé la place à une nouvelle exposition, baptisée Alpins, 7000 ans d’histoire. Si l’esprit reste le même, le nouveau parcours intègre les connaissances récentes sur les Alpes et renouvelle sa scénographie à l’aide de la technologie contemporaine.
« La montagne et ses habitants demeurent au centre du propos de la nouvelle exposition de référence du musée », assure le Musée dauphinois. Qui marque sa volonté de raconter l’incessante adaptation des populations alpines à la montagne « pour vivre ou pour pouvoir survivre dans cet environnement si singulier ». Ce malgré les contraintes géographiques et climatiques passés ou à venir, ou encore les événements historiques, économiques ou migratoires.
Les Alpins du passé… et les enjeux de l’avenir
Le parcours Alpins, 7000 ans d’histoire remonte, comme son titre l’indique, très loin dans le passé. Des premiers peuplements à la naissance de l’alpinisme moderne au XVIIIe siècle, en passant par la conquête de la Gaule alpine par les Romains ou le rattachement du Dauphiné à la France au sortir du Moyen-Âge, la première salle déroule la fresque temporelle de l’histoire de l’Homme et des Alpes en usant d’un « mapping » vidéo central.
Par la suite, c’est « le quotidien des gens de l’Alpe au siècle de Hugo et au rythme des saisons » qui est proposé aux visiteurs, en s’appuyant sur « les riches collections queyrassines du Musée dauphinois, collectées en son temps par Hippolyte Müller ». La salle insiste aussi sur la tradition orale des Gens de l’Alpe, autour d’une « machine à contes », ainsi que sur les liens qui unissent la population alpine aux autres, afin de ne pas « laisser croire qu’il s’agit là d’une société vivant à l’écart du monde ».
Enfin, c’est l’entrée dans le XXe siècle et le changement radical des rythmes de vie qui ouvre la troisième et dernière salle du parcours, entre développement industriel, guerres mondiales et essor du tourisme. Sans oublier l’avenir qui se profile, et la façon dont le royaume de “l’or blanc” est devenu le terrain d’observation du dérèglement climatique, autant qu’un laboratoire sur comment concilier « présence des sociétés et préservation des espaces naturels ».
Une attention particulière portée au jeune public
L’exposition Alpins, 7000 ans d’histoire repose sur le principe de « muséographie participative ». Le Musée dauphinois raconte ainsi comment un comité de pilotage composé de « chercheurs, conservateurs, acteurs culturels et associatif » illustre sa volonté « de faire se croiser des regards pluriels et complémentaires ». C’est de ce comité qu’est né le dessin d’un parcours retraçant l’histoire des sociétés alpines et de leur capacité d’adaptation.
L’attention toute particulière portée au jeune public fait également partie de l’âme de la nouvelle exposition, « autant dans sa narration et dans sa scénographie que dans les outils de médiation qui ont été pensés autour de l’exposition », décrit le Musée dauphinois. Charlotte et son chien Djoka, deux personnages créés par la grenobloise Flore Hénocque, accompagnent ainsi les enfants tout au long du parcours de façon ludique.
À noter : un « tout nouveau format de visites » réservées exclusivement aux familles pendant les vacances scolaires. « Ce seront des temps où les familles pourront profiter pleinement de l’exposition qui leur sera entièrement réservée », indique le musée. En-dehors de ces périodes, des animations sont prévues toute l’année en direction du jeune public, scolaires inclus, sous la forme de contes, d’ateliers ou encore de ciné-goûters.
Image de une : Entrée de l’exposition, Flore Henocque.