EN BREF – La chapelle du Musée dauphinois a fait le plein, mercredi 1er mars 2023, à l’occasion de la fête organisée pour célébrer la sortie du centième numéro de la revue L’Alpe. On en sait un peu plus désormais sur la prochaine grande exposition qui débutera en septembre.
D’une pierre, deux coups. Ce 1er mars, Olivier Cogne a profité de la soirée au Musée dauphinois pour confirmer l’inauguration en septembre 2023 de l’exposition Alpins, 7 000 ans d’histoires. Un écho au titre du centième numéro de la revue L’Alpe, coéditée avec Glénat, qui célèbre son 25e anniversaire. Tout a en effet commencé en 1998 par la création d’un « mook peu ordinaire, qui prenait les Alpes comme terres humaines ».
Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère, et Olivier Cogne, directeur du Musée dauphinois, ont célébré L’Alpe dans le chapelle baroque du Musée. Pas très loin de là où, en 1998, tout a commencé… © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Aujourd’hui, « L’Alpe continue de questionner les cultures et patrimoines de l’Europe alpine ». Sa méthode ? « Mettre à la portée du grand public les dernières recherches, privilégier les angles décalés et accorder une très belle place à l’iconographie ».
Son tout premier numéro accompagnait déjà le Musée dauphinois pour son exposition Gens de l’Alpe. Celle-ci est pour l’heure fermée au public, mais le fonds en est largement préservé (entre autres richesses). L’idée est de bâtir une nouvelle exposition de référence d’ici l’automne.
De Nice à Vienne, « l’image de sociétés en constante mutation »
Le Musée entend expliquer comment « les hommes ont dû sans cesse s’adapter aux contraintes du territoire ». Il s’agit ainsi de montrer « l’image de sociétés de montagne en constante mutation ». Le numéro 100 de L’Alpe aborde donc de très nombreux sujets.
Parmi eux : la romanisation des populations durant l’Antiquité, l’ascension des libraires du Briançonnais au XVIIIe siècle ou l’importance de la vitesse dans l’évolution des sociétés. De Nice à Vienne, de Genève à Ljubljana, en passant évidemment par Grenoble, L’Alpe continuera d’arpenter les sites d’altitude. Le numéro 101 pourrait tourner notre regard vers ceux qui assurent notre sécurité dans les montagnes.
Désormais disponible, le numéro 100 de L’Alpe affiche en couverture une superbe image du photographe suisse Olivier Lovey. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
La suite d’une belle histoire que Jacques Glénat se remémore. « J’ai un jour eu la visite d’un grand monsieur, Samivel [écrivain, poète, graphiste, illustrateur, cinéaste, photographe, explorateur, ndlr], qui m’a dit qu’il fallait faire des livres sur la montagne. Nous en avons publié beaucoup et j’ai pensé qu’il fallait créer un lien entre eux. La meilleure chose à faire, c’était donc une revue. »
« L’Alpe a vu le jour avec Jean Guibal [ex-directeur du Musée dauphinois, ndlr] et André Pitte [créateur des éditions À Die, mort en 2006], qui avait lui-même cette idée en tête depuis longtemps, poursuit Jacques Glénat. Il existe un fort sentiment alpin. Trouver des collaborateurs n’a pas été compliqué ». Ses seuls regrets : ne pas pouvoir publier dans toutes les langues.
« Grâce à L’Alpe, j’avais surtout envie que nous nous adressions au grand public, explique quant à lui Jean Guibal. Notre angle majeur, c’est l’humain : le patrimoine, c’est d’abord les gens ! Avec mon ami André Pitte et d’autres, nous avons fait des essais. Jacques Glénat ne voulait pas trop s’y mettre, au départ : il trouvait qu’il y avait déjà trop de monde sur ce secteur. Il en a finalement pris la décision et c’est lui qui a haussé le niveau. » Ce passionné s’en réjouit. Son moteur : la richesse des cultures alpines dans toute leur diversité.