EN BREF – Trentième anniversaire difficile pour Le Petit Bulletin. Alors que le groupe Unagi, propriétaire (entre autres) du célèbre titre grenoblois, est placé en redressement judiciaire et devrait être fixé sur son sort le jeudi 19 octobre, un repreneur potentiel se serait positionné. En l’occurrence Dominique Verdiel, directeur des Affiches et président du groupe de presse Compra.
Pour l’heure, l’information est officieuse mais confirmée par des sources concordantes : le groupe isérois Compra, propriétaire entre autres des Affiches de Grenoble et du Dauphiné, serait le seul repreneur “sérieux” à s’être proposé pour racheter Le Petit Bulletin. La direction d’Unagi, groupe propriétaire du journal culturel, se refuse pour sa part à tout commentaire.
L’offre de reprise par Compra ne concernerait que les éditions lyonnaise et grenobloise du titre. Pas celle de Saint-Étienne, donc. Des locaux seraient par ailleurs déjà prévus pour accueillir la rédaction, avec toutefois une incertitude sur le nombre de collaborateurs maintenus en place, ce qui provoque une certaine inquiétude au sein de l’équipe.
Le Petit Bulletin a fêté son 30e anniversaire le 28 septembre à La Belle Électrique… en attendant de devenir la propriété du groupe de Dominique Verdiel ? © Petit Bulletin – Facebook
La reprise du Petit Bulletin par le groupe Compra ne serait qu’une demi-surprise, alors que ComAlp, société sœur de ce dernier également présidée par Dominique Verdiel, a déjà racheté en juillet 2023 huit titres, pour leur part dédiés à la montagne et jusqu’ici propriété de Nivéales Média.
À cette occasion, le président de Compra a expliqué sa stratégie « clairement définie » de rachats, notamment côté presse magazine, par une recherche de « complémentarité entre les différents titres et médias ». Et a indiqué « ne pas reprendre pour licencier ».
Des difficultés financières qui remontent à 2020
Le groupe Unagi avait été placé en redressement judiciaire, à sa demande, le 2 mai 2023. En cause ? Une importante dette contractée en 2020, année très difficile pour le média culturel alors que la crise sanitaire mettait un coup d’arrêt à la vie artistique du pays, comme aux contrats publicitaires… et à la diffusion du titre dans son format papier. Des difficultés auxquelles venaient s’ajouter la baisse des subventions de la Région au monde de la culture, amenant celui-ci à réduire la voilure des budgets de communication.
Suite à la crise du Covid, le groupe Unagi avait ainsi perdu plus de 910 000 euros de chiffre d’affaires en quatre mois, dixit sa cofondatrice, Magali Paliard. Pour sortir la tête de l’eau, l’édition lyonnaise avait perçu une subvention (contestée) de 100 000 euros de la part de la Ville de Lyon, dans le cadre de son fonds d’urgence culturel. Cela n’aura manifestement pas suffi.
Le Petit Bulletin n’en a pas moins fêté ses 30 ans à La Belle Électrique le soir du 28 septembre, un temps festif relaté dans l’éditorial de Valentine Autruffe du mardi 3 octobre. Et si la rédactrice en chef se réjouit des « encouragements et remerciements qui font chaud au cœur » qui l’ont accompagné, sa conclusion ne masque pas les inquiétudes : « À l’heure qu’il est, on ne sait pas encore trop comment se célébreront les 31 ans. Mais on vous tient au courant ! ».