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Dominique Verdiel, président du journal Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné. DR

Dominique Verdiel : “L’entreprise ce n’est pas le casino”

Dominique Verdiel : “L’entreprise ce n’est pas le casino”

ENTRETIEN - Entrepreneur depuis toujours et actuel président de l'hebdomadaire Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné, Dominique Verdiel vient de publier En tête des Affiches, un livre co-écrit avec l'écrivain grenoblois Jean-Pierre Andrevon et illustré par le dessinateur Cambon. L'occasion pour cette « bête de travail » de raconter son enfance en Algérie, de partager son quotidien de patron de presse, mais aussi de revenir sur des dossiers grenoblois marquants comme la gestion passée d'Alpexpo.

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Dominique Verdiel, président du journal Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné. DR

Dominique Verdiel. DR

 

Place Gre'net :

Pourquoi ce livre ? Et pourquoi maintenant ?

 

Dominique Verdiel :

C'était une envie. Beaucoup de personnes, lorsqu'elles sont actrices d'un territoire, de la vie associative ou entrepreneuriale écrivent, puis le gardent pour elles. La phase suivante consiste à publier. J'avais aussi l'intention d'écrire, de me raconter et de témoigner de manière très simple et sans prétention aucune pour mes enfants.

 

Le fait de passer de quelques lignes ou quelques sujets à un format plus important s'explique par l'appétit qui vient en mangeant. Et je me suis rendu compte qu'au final, il y avait pas mal de choses à raconter.

 

 

 

Vous avez choisi de co-écrire avec Jean-Pierre Andrevon, écrivain grenoblois notamment auteur de sciences-fiction…

 

Je connaissais la plume de Jean-Pierre Andrevon pour avoir lu plusieurs de ses livres et dans le cadre de sa collaboration en tant que pigiste pour Les Affiches. J'ai opté pour la co-écriture car, si matériellement parlant je n'avais pas le temps d'écrire seul, je ne voulais pas non plus d'un nègre et souhaitais une transparence totale sur ce travail. Le fait d'être en interaction, de septembre 2014 jusqu'à l'été 2015, avec quelqu'un dont c'est le métier a rendu possible la sortie de cet ouvrage.

 

 

N'est-ce pas un peu tôt pour rédiger des mémoires ?

 

Ce ne sont pas des mémoires ! Ce serait pour moi d'une prétention absolue ! C'est un produit, au sens noble du terme, un peu particulier composé de trois parties principales. La première concerne Les Affiches, à travers l'histoire du rachat de ce journal et le récit de la gestion d'une entreprise de presse au quotidien. Le deuxième tiers traite du début de ma vie d'entrepreneur, de créateur, car je ne suis pas né, d'un point de vue professionnel, avec le rachat des Affiches. Enfin, le dernier tiers est plus personnel, sans pour autant tomber dans l'indécence.

 

 

Retour en France après une enfance insouciante en Algérie. © Cambon

Enfance insouciante en Algérie. © Cambon

Après une enfance algéroise et une adolescence à Meylan, vous avez multiplié les expériences professionnelles en tout genre dès votre plus jeune âge. Qu'en avez-vous tiré ?

 

Sur le début, l'acquisition de l'indépendance qui était à la fois une nécessité et un désir. J'ai toujours créé et plutôt été dans des actions de leadership, aussi bien dans ma vie professionnelle qu'estudiantine ou personnelle. Notamment à travers des projets chez les scouts de France, mais aussi des voyages plus jeune. Depuis, j'ai dû parcourir une soixantaine de pays.

 

Ces expériences professionnelles m'ont appris des valeurs très basiques : le sens du travail, de l'initiative, l'ouverture d'esprit, la ténacité, le développement personnel… Apprendre en permanence. Et également travailler avec les autres, ce que j'aime beaucoup.

 

 

 

Vous avez lancé à l'âge de 19 ans une première activité avec votre frère dans le domaine du collage publicitaire. Comment est née cette idée ? Pouvez-vous revenir sur cette expérience ?

 

J'ai commencé à coller des affiches à 14 ou 15 ans pour me faire de l'argent de poche et financer mes voyages à l'étranger dès 17 ans. Comme cette activité commençait à prendre de l'ampleur et que l'on avait de plus en plus de clients satisfaits, nous avons créé cette société, qui a ensuite grossi avec l'achat de véhicules et l'embauche de salariés.

 

 

Comment expliquez-vous ce goût pour l'entrepreneuriat, alors que vos parents œuvraient plutôt au sein du monde universitaire ?

 

Effectivement ! Il n'y a pas d'atavisme familial, même si en remontant un peu plus loin en arrière, on trouve des entrepreneurs du côté maternel. C'est avant tout le souhait et le goût de l'indépendance, de la création et de l'initiative qui m'ont poussé. On ne peut pas maîtriser mieux ce qu'on choisit de faire soi-même, avec ce que cela implique comme difficultés derrière. L'opportunité d'aller découvrir tel pays, telle région, l'ouverture au monde… Tout cela entre dans le schéma global de la personnalité qui est la mienne, mais dont je n'avais pas conscience plus jeune. Quoi qu'il en soit, mes parents nous ont toujours fait confiance, à mon frère et moi, même s'ils ne comprenaient pas forcément tous nos choix entrepreneuriaux.

 

 

Affichage publicitaire mobile Plinlaizieux Lingerie fine © Cambon

Affichage publicitaire mobile. © Cambon

Vous parlez dans votre ouvrage de « guerre de l'affichage » et de personnalités – alors inconnues – que vous avez croisées à l'époque…

 

En effet, lors d'élections cantonales sur la commune de Meylan, j'ai eu l'occasion de croiser Philippe de Longevialle [ancien adjoint à l'urbanisme de Michel Destot, ndlr]. Il collait des affiches électorales pour une liste concurrente à celle de mon père, qui était candidat. Il y avait donc une guerre des affiches au sens où l'on collait par dessus celles qui venaient d'être posées. Bien que concurrents, nous avions une sympathie mutuelle et sommes devenus très amis depuis !

 

A d'autres moments, j'ai aussi croisé Hakim Sabri, actuel adjoint aux finances à la ville de Grenoble, qui collait seul avec son chien, un gros berger allemand ! Là, il s'agissait d'affichage culturel. Il y avait aussi une certaine concurrence, mais nous nous étions entendus pour nous partager les espaces.

 

 

A propos de votre passion pour l'Amérique du Sud et d'une affaire que vous aviez montée à Caburga au Chili, vous écrivez « Je me sens poussé, je vais de l'avant, je fonce, sans savoir ce qu'il en résultera. » Est-ce votre état d'esprit de manière générale ?

 

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