FOCUS – La grogne dans la police nationale s’étend partout en France, notamment à Grenoble, en réaction au placement en détention provisoire d’un policier de la brigade anticriminalité (Bac) de Marseille, le 20 juillet 2023. Celui-ci a été mis en examen, avec trois de ses collègues, pour des violences sur un jeune de 21 ans, dans la nuit du 1er au 2 juillet, lors des émeutes liées à la mort de Nahel. Dénonçant cette incarcération, de nombreux policiers grenoblois sont en arrêt maladie ou n’assurent que le service minimum depuis lundi 24 juillet, à l’appel de leurs syndicats.
De mémoire de policier isérois, c’est du rarement vu. À Grenoble, « des unités entières sont en arrêt maladie pour fatigue psychologique », assure Brice Gajean, secrétaire départemental d’Unité SGP Police FO, ce mardi 25 juillet 2023. Le grogne des policiers, partie de Marseille depuis quelques jours, fait désormais « tâche d’huile », s’étendant peu à peu à toute la France, « y compris à des villes moyennes de province », ajoute le représentant syndical.
C’est le placement en détention provisoire d’un policier de la Brigade anticriminalité (Bac) de Marseille, jeudi 20 juillet, qui a mis le feu aux poudres dans les commissariats de l’Hexagone. Cet agent et trois de ses collègues ont été mis en examen, le même jour, pour « violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé une ITT supérieure à huit jours ».
Un jeune gravement blessé mais une incarcération jugée « inadmissible »
Les faits en question se sont produits lors des émeutes ayant embrasé la cité phocéenne, dans la nuit du 1er au 2 juillet, en réaction à la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre, le 27 juin. Hedi, un jeune homme de 21 ans, sérieusement blessé et hospitalisé, accuse en effet les quatre policiers de la Bac de l’avoir « roué de coups de matraque et de coups de pied » et de lui avoir tiré au LBD dans la tête, selon son avocat, cité par France Bleu Provence.
Trois des agents ont alors été placés sous contrôle judiciaire mais le quatrième a, lui, été écroué. Une incarcération que Yannick Biancheri, secrétaire départemental d’Alliance Police nationale, trouve « inadmissible ». « On a du mal à trouver de la place en prison pour des criminels qui ont un casier judiciaire long comme le bras alors qu’on incarcère un policier qui a toutes les garanties de représentation », s’insurge-t-il. « Il ne va pas prendre un billet d’avion pour partir à l’étranger ! »
La polémique a en outre pris une tournure plus politique ces derniers jours. D’abord avec le soutien apporté aux policiers marseillais par le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux. « Je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison », a ainsi estimé ce dernier, dans une interview au Parisien, dimanche 23 juillet. Puis, c’est le préfet de police de Paris Laurent Nuñez qui, sur Twitter, a dit « partager les propos du DGPN ».
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Une réflexion sur « Policier écroué à Marseille : « On ne demande pas à être au-dessus de la loi mais pas non plus en dessous »… La grogne monte chez les agents à Grenoble »
Les policiers n’en peuvent plus et voilà pourquoi :
https://twitter.com/EmmanuelChaunu/status/1639157300584755201