ÉVÉNEMENT – Quitter la ville l’été pour respirer l’air pur ? Côté culture, c’est aussi l’occasion de participer à Textes en l’air. À Saint-Antoine-L’Abbaye, ce festival théâtral, poétique et musical célèbre en 2023 sa 19e édition. Coup d’envoi officiel le 26 juillet.
Pas question d’attendre le compte rond : ce serait dommage de bouder le festival Textes en l’air, dix-neuvième du nom. Du 26 au 30 juillet 2023, à Saint-Antoine-l’Abbaye, l’événement se lance pour cinq jours sur la thématique du hors-champ. Au cinéma, l’expression désigne ce qui pourrait exister en-dehors du cadre visible. Valérie Charpinet, directrice artistique du festival, veut évoquer « ce qu’on refuse de voir, ce dont on ne parle pas ». Bref, « nos zones d’ombre ».
Textes en l’air offre notamment l’occasion de (re)voir La véritable histoire de la gorgone Méduse, tout comme les deux autres pièces lauréates des Envolées 2023. Un dispositif d’accompagnement du collectif grenoblois Troisième Bureau et de ses partenaires. © Marc Laugeois
Pour cela, elle a convié des musiciens, poètes, auteurs et gens de théâtre, hommes et femmes. Les plus attentifs auront déjà noté que Textes en l’air accueille les trois pièces lauréates des Envolées, le dispositif de soutien à la création théâtrale du collectif Troisième Bureau, basé à Grenoble. Des œuvres qui avaient entamé une première tournée en avril, en passant par plusieurs salles partenaires.
Un événement souvent gratuit, ouvert à un large public
Quoi d’autre ? Textes en l’air, ce sera, à l’ouverture, le lancement d’une nouvelle formule de lecture-rencontre autour d’une écriture contemporaine : celle de Noëlle Renaude, « puissante et drôle ». Après l’inauguration officielle, place ensuite à la musique avec un concert de La Meute, un groupe adepte du spoken word. Cette technique consiste à dire les textes et à les chanter, cette scansion témoignant alors de toute l’importance des mots.
Le groupe stéphanois Alkabaya sera l’un des invités du festival Textes en l’air cet été. Le 30 juillet, il assurera même le concert de clôture (à prix libre) avec ses chansons « à l’énergie hautement communicative ». © Richard Guillemain
Textes en l’air propose beaucoup de moments en plein air et en accès libre. Et, chaque soir, un temps fort dans la basse cour du Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye, lieu que les organisateurs trouvent magique. Pas de limite d’âge pour les spectacles : certains se tourneront ainsi vers le jeune – ou très jeune – public. La pièce Mon Nez, notamment : le 27 juillet, elle s’adressera aux enfants dès 2 ans.
Ce qui ne veut pas dire que, pour les adultes, le festival se limite aux sujets consensuels. La pièce Grès (tentative de sédimentation) s’interroge sur la manière dont l’humiliation sociale peut déboucher sur la colère. Mort d’une montagne, elle, s’inquiète des conséquences du réchauffement climatique. Palpitants et dévastés fait certes preuve de dérision, mais aborde la question de l’immigration.
Un maximum de propositions faites aux curieux… et à leur gourmandise : un banquet s’annonce le soir du 30 juillet, avant une clôture festive autour des chansons du groupe stéphanois Alkabaya.
[Photo de Une : Palpitants et dévastés, pièce à découvrir le 29 juillet – © Marion Bornaz]