FOCUS – Elle ouvrira sa prochaine saison le 3 octobre 2023 autour d’un spectacle musical et de jonglerie, Nos Matins intérieurs. Joséfa Gallardo, la directrice de la Rampe – la Ponatière, à Échirolles, a déjà dévoilé l’ensemble du programme jusqu’à fin mai 2024. À la clé : une grande diversité de propositions et, sans nul doute, de beaux moments à venir pour le public.
« N’éteignez pas les lumières sur le spectacle vivant » : la petite phrase de Joséfa Gallardo résonne comme un vœu, très fort. La directrice de la double structure échirolloise, la Rampe – la Ponatière, s’adresse à ses futurs spectateurs. « Les acteurs, danseurs, musiciens que vous allez rencontrer sont, comme vous, remplis de bribes disparates de leur vie. Il en est de même de tous les gens dans l’ombre qui permettent que le rideau s’ouvre (…). C’est chaque fois un miracle. Un miracle fragile ».
Difficile de trouver des mots plus sensibles pour parler de la magie des représentations. La bonne nouvelle, c’est qu’à Échirolles, le programme de la saison 2023 – 2024 s’annonce d’une belle densité et d’une grande diversité, avec de la danse sous diverses formes. Les spectacles prévus à partir d’octobre ne se limiteront toutefois pas aux esthétiques chorégraphiques, si fascinantes soient-elles.
Les dates à retenir
La Rampe présente sa saison au public mercredi 7 juin, à 18 h 30.
L’ouverture des abonnements, elle, est programmée mardi 13 à 13 heures, sur place, via Internet ou par courrier. Mêmes modalités pratiques pour l’achat de places à l’unité, possible à partir du 4 septembre.
Le programme complet de la saison ne compte pas moins de 31 spectacles. Le 3 octobre, tout commencera à La Rampe – la Ponatière par Nos Matins intérieurs, du collectif Petit Travers et du Quatuor Debussy. Un moment qui devrait surprendre, autour de dix représentants de l’art de la jonglerie, accompagnés par quatre musiciens.
Deux semaines plus tard, avec Inventions, ce sera à la compagnie Mal Pelo de « déployer un univers créatif à la croisée des arts ». À la clé, sur des airs de Bach : « Une pièce magnifique qui explore la relation entre l’espace, la musique et le temps ».
Une main tendue aux plus jeunes spectateurs
Dans un premier clin d’œil au jeune public, la Rampe présentera Chemin des métaphores, les 22 et 23 octobre, avec sur scène, un marionnettiste, Juan Perez Escala. « Une ode à la contemplation, pleine de magie et de poésie ».
Autre évasion possible, le 7 novembre, avec Joana Schweizer. Cette artiste, désormais directement associée à la Rampe, montera sur scène avec quatre autres danseurs pour Des oiseaux, « une fable écologique et sociale (…) pour exprimer un élan vital, un soulèvement joyeux malgré l’adversité ».
Jusqu’à la fin de 2023, les artistes seront encore nombreux à inviter le public au rêve éveillé. Parmi les moments remarquables, la présence de l’Orchestre Divertimento le 16 novembre. Cet ensemble présentera notamment des œuvres de Saint-Saëns inspirées par la Méditerranée. Une culture en partage défendue par la cheffe Zahia Ziouani, qui mettra en valeur le travail des solistes Silvia Careddu (flûte) et Patrick Messina (clarinette), entre autres. Ce à travers un concert conçu « comme un carnet de voyages », selon Joséfa Gallardo.
Petites et grandes oreilles auront peut-être aussi une curiosité pour le travail d’un autre artiste associé à la Rampe, Sylvère Lamotte, danseur et chorégraphe de la compagnie Lamento. Pour les familles, il a osé écrire un spectacle intitulé… Voyage au bout de l’ennui. Le 22 novembre, l’idée sera de prendre le contre-pied des idées préconçues sur la danse. Avec ses partenaires de jeu, l’artiste annonce même « une parenthèse drôle et ludique, à consommer à tout âge ». Et défend mordicus son amour des contacts humains.
Spectacles intimes et émotions fortes
Troisième et dernier artiste associé à la Rampe : l’Isérois Nicolas Hubert (Compagnie Épiderme). Son spectacle, Espace pudique (& angles morts) est une sorte d’autobiographie dansée, à (re)découvrir le 7 décembre à la Ponatière. Le danseur est revenu à la forme du solo, vingt ans après sa première fois. Déjà passé dans d’autres salles de l’agglo, il porte un regard malicieux et lucide sur son propre parcours, sans se départir d’une bonne dose d’humour.
Les artistes de Circus Baobab – déjà vus au Parc des Arts et attendus à la Rampe le 16 décembre – parlent-ils d’eux-mêmes ? Peut-être. Ils évoquent à coup sûr une question cruciale dans leur pays, la Guinée : la rareté de la ressource en eau. Plombant ? Pas du tout : Yé !, leur spectacle, est une suite d’incroyables numéros de cirque, entre contorsions, danses et acrobaties de haut vol. « Des corps spectaculaires habités par une énergie contagieuse », confirment leurs promoteurs. Émotions (fortes) garanties.
L’année 2023 à la Rampe s’achèvera sur un autre temps fort : la venue de l’Orchestre de Chambre de Toulouse, le 19 décembre. Gilles Colliard, son directeur musical, a choisi de mettre à l’honneur la musique anglaise, en mélangeant instruments traditionnels et électriques. L’idée : composer une sélection en forme de best of, qui navigue du très baroque Purcell (1659−1695) au groupe rock Queen de Freddie Mercury. De quoi flatter l’Angleterre comme « un pays de tradition et de grande modernité ».
[Photo de Une : Inventions, un spectacle programmé à la Rampe le 17 octobre 2023 – © Tristán Pérez-Martín]
Et en 2024 ?
Dès le 17 janvier, le public pourra voir Salti, un spectacle tous publics autour de la tarentelle, une danse populaire du sud de l’Italie. Ce sera alors reparti pour quatre mois de réjouissances en tous genres. Avec quelques “grands noms” comme le chorégraphe Angelin Preljocaj les 23 et 24 janvier ou le pianiste André Manoukian le 30.
Parmi les autres coups de cœur possibles : L’arrière-pays, un spectacle jeune public inspiré de Peter Pan le 13 février, Maestrissimo, le show quasi-clownesque du Quatuor PaGAGnini 2 le 14 mars, ou encore C la vie, un mélange danse, chant et percussions du Faso Danse Théâtre le 14 mai.