FOCUS – Le conseil métropolitain du vendredi 7 juillet 2023 a encore tourné au règlement de comptes politique entre alliés (théoriques) de la majorité de gauche. Avec d’abord un désaveu pour Christophe Ferrari lorsque l’assemblée a rejeté, à la surprise générale, la délibération sur le retrait de délégation du vice-président Lionel Coiffard, membre du groupe écologiste Une Métropole d’avance (Uma). Puis la réplique du président de la Métropole évinçant les élus écologistes de la gouvernance de GEG. Après trois ans de conflit larvé au sein de la majorité, le point de non-retour semble cette fois atteint.
En mai 2023, Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF Isère, appelait la majorité métropolitaine de gauche à régler ses différends « en interne… Et non en conseil métropolitain où la droite arbitrera », prévenait-il. C’est pourtant ce qu’il s’est passé, vendredi 7 juillet, lorsque la délibération sur le retrait de délégation de l’écologiste Lionel Coiffard a été rejetée, les voix de l’opposition faisant pencher la balance. Un désaveu pour Christophe Ferrari, qui n’a ensuite pas manqué de faire payer la note au groupe Uma.
Le conflit interne à la majorité de gauche entre Christophe Ferrari, président de la Métropole, et les écologistes du groupe Uma a encore franchi un cap lors du conseil métropolitain du 7 juillet. © Agathe Bréchemier – Place Gre’net
Après trois ans de quasi « guerre froide » entre le président de la Métropole de Grenoble et ses « alliés » écologistes, les tensions, ravivées depuis le mois de mai, ont cette fois éclaté au grand jour. La majorité s’est ainsi déchirée tout au long de la séance. Un interminable règlement de comptes politique, fait de phrases assassines et de répliques cinglantes… Jusqu’à atteindre le point de non-retour ?
Un conflit couvant depuis juillet 2020
Les différents protagonistes devront en tout cas déployer des trésors d’imagination pour mettre fin à cette bataille fratricide. Au cœur de ce nouvel épisode de la « guerre des gauches », le vote d’une délibération qui devait acter le retrait de la délégation de Lionel Coiffard, vice-président chargé de la prévention, de la collecte et de la valorisation des déchets, et coprésident du groupe Uma. Une décision de Christophe Ferrari, annoncée par mail aux écologistes le 26 mai dernier.
A la surprise générale, le conseil métropolitain a voté contre le retrait de délégation du vice-président écologiste Lionel Coiffard, membre du groupe Uma. © Agathe Bréchemier – Place Gre’net
Le président de la Métropole avait en effet décidé de retirer une vice-présidence au groupe Uma, amputé de plusieurs représentants à la suite du départ des élus exclus de la majorité municipale grenobloise. Lesquels avaient fondé le groupe Métropole démocratie écologie solidarité (MDES). Cette énième passe d’armes avait relancé le conflit couvant depuis la réélection, en juillet 2020, de Christophe Ferrari – avec les voix de la droite et de LREM – face à Yann Mongaburu.
« C’est la pratique politicienne des années 80 où tout se deale »
Sans surprise, les débats précédant le vote ont donc donné lieu à de longues prises de parole d’élus des différents groupes, ponctuées de tacles et accusations de toutes sortes entre (anciens) amis politiques. Lionel Coiffard a ainsi évoqué « le chantage médiocre qu’a été la démarche du président pour demander au groupe Uma de désigner une victime interne. C’est de la très, très vieille politique. C’est la pratique politicienne des années 80 où tout se deale », a‑t-il ajouté.
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3 réflexions sur « Métropole de Grenoble : la majorité de gauche se déchire en plein conseil métropolitain… Le point de non-retour atteint ? »
« la collecte et de la valorisation des déchets ! »
il est un mot qui me sort par les oreilles : « Solidarité ». Pour moi, il est certains mots qui seraient de l” espace « moral » et non de l” espace « loi »… Bien que je sois concaincu que « l” intime conviction » soit inclassable .
Alors quel rapport avec la valorisation des déchets ?
J” ai l” intime conviction, que c” est moi l” autocrate qui pourrait être un fouille-merde constructif https://des.tritus.free.fr
Il serait grand temps de réformer le fonctionnement des métropoles et d’organiser des élections au suffrage direct à ce niveau. Il faut que la population soit plus impliquée.
Eric BurqiniTaxes parle de « tir aux pigeons » en grand connaisseur. Pour rappel ce tweet d’un membre parmi d’autres de sa bande.
Elu avec les voix de la #droite et de #LREM, le déshonneur de la #gauche locale a désormais un visage : celui de M. Ferrari pic.twitter.com/2MDM393eJ1 — Antoine BACK ✊🌻🤘😎 (@abkgrenoble) July 17, 2020