FOCUS - Plus de 80 agents de la Ville de Sassenage, en grève ce mardi 4 juillet 2023, se sont réunis devant la mairie pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. Pressions de la direction, ingérences des élus, surcharge de travail... Illustration de ce mal-être généralisé, selon la CGT, en un an, une quarantaine d'agents municipaux ont quitté la commune ou sont en arrêt maladie, victimes de burn-out. Alertés en octobre 2022, les élus d'opposition ont effectué un signalement au procureur de la République de Grenoble, qui a ouvert une enquête pour harcèlement moral en mai 2023.
[Article publié le 4 juillet 2023 à 19 h 05 et mis à jour le 7 juillet 2023 à 11 h 58 avec ajout encadré sur la réaction du maire] Le chiffre est assez édifiant. "Sur les douze derniers mois, la politique de la municipalité a fait perdre 42 agents, en arrêt maladie pour burn-out ou partis en mutation", s'exclame Arezki Oussalah, animateur départemental CGT services publics. Une véritable hémorragie de départs, qui témoigne du profond malaise régnant parmi les agents municipaux de la Ville de Sassenage, en grève ce mardi 4 juillet 2023.
Dès 8 heures, plusieurs dizaines d'entre eux - entre 80 et 1002selon la CGT au plus fort de la matinée - se sont ainsi rassemblés devant l'hôtel de ville, demandant à être reçus en délégation. Mais "la mairie a décliné", déplore le représentant syndical. "Le maire est passé devant les agents à 8 h 10, en disant à peine bonjour. Le DGS (directeur général des services) était en congé aujourd'hui, comme par hasard, et aucun adjoint n'était présent."
"Il y a des nouveaux agents qui veulent se faire muter juste après leur arrivée. Et d'autres, qui travaillent et vivent à Sassenage depuis 15 ou 20 ans, partent dans d'autres collectivités."
Pourtant, compte tenu des 42 départs ou arrêts de travail précités, c'est "plus de 50 % de la collectivité qui est en grève", souligne Arezki Oussalah. Devant ce premier refus, les agents ont envahi l'entrée de la mairie, se retrouvant face à "la DGA (directrice générale adjointe) qui a dit également qu'elle ne les recevrait pas", accuse-t-il. "Elle a même averti les gendarmes, qui sont venus et nous ont fait sortir, sans incidents."
Le syndicaliste CGT détaille, pêle-mêle, les raisons de ce mal-être généralisé : "Des agents qui reviennent de congé maternité sont transférés sur d'autres missions. Beaucoup subissent des menaces verbales de la part de la direction et se retrouvent ainsi stressés ou paniqués. Des agents sont en burn-out et arrêt maladie à cause de ces pressions de la direction et des adjoints qui se prennent pour des chefs de service, alors que ce n'est pas leur rôle."
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