FOCUS - C'est une initiative rare, sinon inédite, que les conseillers départementaux Marie Questiaux et Gilles Strappazzon, accompagné du maire délégué de Venosc Pierre Balme, ont présentée, le 11 mai 2023 au département de l’Isère. Alors que le projet d'extension de la carrière des Ougiers, sur la commune des Deux-Alpes dans l'Oisans, était bloqué par un recours, une entente entre les associations requérantes et l'entreprise a permis de dégager des pistes communes... et un retrait des recours.
« Un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès » dit le dicton populaire. Ce n'est pourtant pas si souvent qu'associations et entreprises parviennent à s'entendre et à renoncer aux tribunaux. C'est toutefois ce qui s'est passé dans le cadre de l’extension de la carrière des Ougiers, dans l'Oisans, sur la commune des Deux-Alpes.
Après une première annulation qui a suivi un recours déposé devant le tribunal administratif de Grenoble, le projet va finalement voir le jour en 2023, grâce à une entente entre les requérants FNE Isère et Biodiversité sous nos pieds, et l'entreprise Colas, exploitante de la carrière.
Marie Questiaux, aux côtés de Pierre Balme et Alain Schmitt, évoque la manière dont les associations et l'entreprise Colas ont pu se mettre autour de la table pour trouver un terrain d'entente. © Florent Mathieu - Place Gre'net
Ce sont des élus départementaux qui sont à l'origine de cette démarche peu habituelle. En l'occurrence, les conseillers départementaux (d'opposition) du canton Oisans-Romanche, Marie Questiaux et Gilles Strappazzon. Sans oublier Pierre Balme, maire délégué de Venosc, ancienne commune fusionnée en janvier 2017 avec Mont-de-Lans pour devenir la commune nouvelle des Deux-Alpes.
Un refus d'extension qui signait la fin de la carrière des Ougiers
"J'étais en lien avec les élus de la commune des Deux-Alpes. Avec Pierre, nous avons décidé de faire un groupe de travail pour que les différentes parties prenantes se retrouvent et s'expliquent", décrit Marie Questiaux. L'élue départementale avait alors "la sensation qu'ils ne parlaient pas du même projet, qu'il y avait une incompréhension par rapport au fond du projet". Une incompréhension qui peut se comprendre car le dossier présenté durant l'enquête publique, qui avait duré quatre semaines, comptait tout de même mille pages.
Rencontre de terrain entre la FNE et l'entreprise Colas, sur le site actuel de la carrière des Ougiers, qui sera renaturalisé dans le cadre de l'extension. DR
Une incompréhension, toujours, que confirme le directeur foncier du territoire sud-est de Colas, Alain Schmitt. "En juin 2021, on obtenait un arrêt préfectoral d'autorisation. On pensait que tout allait bien se passer, et on a été très surpris de voir arriver un recours sur le fond, et un recours en référé-suspension", relate-t-il. Si quelques remarques avaient été enregistrées durant l'enquête publique, l'entreprise y avait en effet répondu dans un mémoire et n'anticipait pas l'opposition des associations, confie le directeur foncier.
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