FOCUS – Le suspect recherché pour sa participation à la fusillade survenue le 7 juillet 2022, dans le centre-ville de Grenoble, a été interpellé lundi 8 mai 2023 en Espagne. Passager du scooter dont le conducteur avait été abattu par un agent de la Brigade anticriminalité (Bac), l’homme, âgé de 22 ans, avait mis en joue les policiers avec une Kalachnikov, avant de réussir à prendre la fuite. Il devrait être extradé en France dans les prochaines semaines.
Un mandat d’arrêt international avait été délivré à son encontre. Recherché depuis dix mois, l’homme de 22 ans suspecté d’avoir mis en joue des policiers avec une Kalachnikov, à bord d’un scooter, le 7 juillet 2022, dans le centre-ville de Grenoble, a été interpellé lundi 8 mai 2023 en Espagne, indique le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, confirmant l’information du Dauphiné libéré. La fusillade ayant éclaté ce jour-là avait fait un mort, le conducteur du deux-roues, abattu par un policier de la Brigade anticriminalité (Bac).
Si peu d’informations ont filtré à ce stade sur les circonstances exactes de l’interpellation, le quotidien régional indique que le suspect a été arrêté en Espagne, en Andalousie précisément, par la police locale. Les faits qui lui sont reprochés s’étaient produits à proximité du quartier Hoche, plus précisément au niveau de la place d’Apvril, près du bureau de poste Chavant.
Les deux hommes circulaient à scooter, munis d’un fusil d’assaut
En fin d’après-midi, la police avait été alertée par des témoins de la présence de deux individus munis d’une arme, circulant dans le secteur à scooter. Un équipage de la Bac présent dans les parages s’était donc rendu à pied sur les lieux, après avoir garé son véhicule non loin de là. Peu après leur arrivée, les trois policiers s’étaient retrouvés nez à nez, sur la place, avec les deux hommes.
C’est à ce moment-là que le passager du scooter aurait mis en joue les agents de la Bac avec une arme longue, en l’occurrence un fusil d’assaut de type Kalachnikov. L’un des policiers avait alors répliqué en ouvrant le feu, atteignant le conducteur. Touché au cou, le jeune homme, âgé de 24 ans et domicilié à Saint-Martin-d’Hères, était décédé sur place, malgré l’intervention rapide des secours. Son complice était, lui, parvenu à s’enfuir en abandonnant son arme chargée et un gilet pare-balles.
Deux enquêtes ouvertes par le parquet
Le parquet de Grenoble avait immédiatement ouvert deux enquêtes distinctes. La première confiée au service de police judiciaire pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Et la seconde menée par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) pour « coups mortels ».
Auditionné le soir même par les enquêteurs de l’IGPN, le fonctionnaire de police auteur des tirs avait, selon le procureur de la République adjoint de Grenoble Boris Duffau, « indiqué avoir fait usage de son arme en direction des deux utilisateurs du scooter, dont l’un le pointait avec un fusil de type Kalachnikov ». Une version corroborée par ses deux collègues, également entendus par la police des polices.
La famille du conducteur du scooter avait déposé plainte pour « homicide volontaire ». (…) Son avocat Me Emmanuel Decombard « espère que l’interpellation [du complice] va faire avancer son dossier, aujourd’hui au point mort ».
Le père du conducteur du scooter avait par ailleurs déposé plainte pour « homicide volontaire », quelques jours plus tard. La famille était « totalement dans l’incompréhension », explique à Place Gre’net son avocat Me Emmanuel Decombard, qui avait alors été « reçu par l’IGPN » avec les parents. Son client, déjà connu de la justice pour des braquages de bureaux de tabac, « n’était pas armé et ne représentait pas une menace », affirme-t-il. « C’est l’autre personne qui avait une arme. »
L’avocat ajoute qu’il n’y a « pas eu d’échange de tirs. C’était unilatéral », souligne-t-il. Me Decombard se dit néanmoins « bien content que [le passager du scooter] ait été interpellé ». Sa plainte étant en effet toujours « en cours de traitement », il « espère que cette arrestation va faire avancer [son] dossier, aujourd’hui au point mort ».
Le suspect, qui avait été identifié dans les jours suivant les faits et était, depuis, activement recherché, se trouve désormais aux mains des autorités espagnoles. Selon Le Dauphiné libéré, il devrait être extradé en France dans les prochaines semaines, avant d’être déféré devant le juge d’instruction grenoblois ayant délivré le mandat d’arrêt.
Une réflexion sur « Fusillade mortelle avec la police à Grenoble : un suspect interpellé dix mois après en Espagne »
Étonnant de voir l’inversion des valeurs , liées à ce procès , un plaignant aurait le droit de menacer un policier avec une kalash et ce dernier devrait attendre de se faire tirer dessus avant de répliquer.
La loi , c’est de s’arrêter lorsque la police en intime l’ordre par ce qu’ils ont délégation de pouvoir de la collectivité pour le faire.