FOCUS – Un homme de 91 ans est décédé aux urgences du CHU Grenoble Alpes, le 12 avril 2023, après avoir attendu pendant trois jours un lit d’hospitalisation en gériatrie. En comptant le nonagénaire, trois patients sont ainsi morts depuis décembre 2022, aux urgences, alors que leur pronostic vital ne semblait pas engagé. La faute au manque de moyens, de lits et de personnel, selon les syndicats du CHU, qui ont fait un signalement au procureur de la République pour « mise en danger de la santé d’autrui », le 5 avril.
« Si ça continue comme ça, ce ne sera pas le dernier décès. » Sara Fernandez ne décolère pas. La secrétaire générale de la CGT au CHU Grenoble Alpes fait ici référence à la mort récente d’un nonagénaire aux urgences de l’hôpital. Cet homme de 91 ans est décédé le 12 avril 2023 alors qu’il attendait depuis trois jours un lit d’hospitalisation en gériatrie, comme l’a révélé France Bleu Isère, ce mercredi 19 avril.
Pourtant, son pronostic vital n’était pas engagé lors de son admission aux urgences. Ce patient ne souffrait en effet « que » d’un simple état de confusion aigu lié à son âge. Mais les médecins admettent également, d’après la radio locale, que son immobilité – l’homme est resté allongé durant ces trois jours consécutifs – a « probablement aggravé son état de santé ».
Depuis décembre, trois patients décédés aux urgences du CHU Grenoble Alpes
Problème : le nonagénaire n’est malheureusement pas un cas isolé au CHU Grenoble Alpes. En décembre 2022, une femme de 47 avait ainsi été retrouvée morte dans les toilettes des urgences. Elle aussi attendait depuis trois jours un lit en psychiatrie. Et, entre les deux, un homme a également trouvé la mort dans des circonstances encore assez floues mais similaires. Un second décès « d’abord passé inaperçu et découvert récemment », indique Sara Fernandez.
Au total, trois patients sont donc décédés aux urgences du CHU au cours des quatre derniers mois, alors que leur pronostic vital ne semblait pas engagé initialement. Tous ont pour point commun d’avoir dû patienter beaucoup trop longtemps pour être hospitalisés. Des victimes directes de la crise du service et du manque récurrent de moyens et de personnel, selon les soignants, qui tirent la sonnette d’alarme depuis des mois, et même des années.
« Les urgences accueillent plus de 40 patients dans la nuit et en moyenne, plus de 80 personnes sur toute la journée, avec des pics à 100 ou 110, pour une capacité maximale de 55 personnes. »
« C’est la conséquence d’une situation qu’on dénonce depuis très longtemps », déplore la représentante CGT, évoquant des urgences dont « l’état est le pire de France, selon les syndicats du Samu ». Au CHU de Grenoble, « les urgences accueillent plus de 40 patients dans la nuit et en moyenne, plus de 80 personnes sur toute la journée, avec des pics à 100 ou 110, pour une capacité maximale de 55 personnes », s’insurge-t-elle.
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