FOCUS – À l’ap­pel du col­lec­tif STop Micro, des cen­taines de per­sonnes ont mani­festé samedi 1^er avril 2023 entre Brignoud et Crolles sous le mot d’ordre « de l’eau, pas des puces ». Particulièrement dans le col­li­ma­teur des mani­fes­tants, le fabri­cant de puces élec­tro­niques STMicroelectronics, dénoncé pour son « acca­pa­re­ment » de l’eau. D’autant que les mili­tants redoutent l’ex­ten­sion de l’u­sine de Crolles, qui abou­ti­rait, selon eux, à une sur­con­som­ma­tion d’eau équi­va­lente à la méga-bas­sine de Sainte-Soline. Une lutte sur fond de conver­gence avec le col­lec­tif Stop-Métrocâble, qui lutte lui contre l’ac­ca­pa­re­ment des terres.

À l’ap­pel du col­lec­tif STop Micro, des cen­taines de per­sonnes¹Un mil­lier pour les orga­ni­sa­teurs et entre 500 et 800 pour la gen­dar­me­rie.se sont ras­sem­blées devant la gare de Brignoud, samedi 1^er avril 2023 vers 10 heures du matin, avant de par­tir mani­fes­ter jus­qu’à Crolles en pas­sant devant le site de STMicroelectronics. Sous le mot d’ordre « de l’eau, pas des puces », les mani­fes­tants ont ainsi dénoncé l” »acca­pa­re­ment de l’eau potable » par cet indus­triel du Grésivaudan.

Selon le col­lec­tif, le fabri­cant de puces élec­tro­niques et de semi-conduc­teurs englou­tit en effet chaque jour « l’é­qui­valent de 12 pis­cines olym­piques ». Par ailleurs, le lan­ce­ment en juillet 2022 par Emmanuel Macron d’une nou­velle unité de fabri­ca­tion ne fait qu’en rajou­ter à l’in­di­gna­tion des militants.

Le mot d’ordre de la mani­fes­ta­tion : de l’eau pas des puces. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Cette mani­fes­ta­tion n’é­tait d’ailleurs pas le pre­mier évé­ne­ment du genre puisque, déjà au mois de décembre 2022, STop Micro avait déjà orga­nisé une mani­fes­ta­tion contre « le pillage de l’eau » par les indus­triels Soitec et STMicroelectronics.

Dans la foule, les vête­ments de cou­leur bleue cen­sés rap­pe­ler la cou­leur de l’eau pré­do­mi­naient tan­dis que beau­coup de mani­fes­tants arbo­raient des acces­soires rap­pe­lant l’élé­ment liquide, comme une bouée, des lunettes de nata­tion ou encore, pour cer­tains, des bon­nets de bain. Et, en ce jour de 1^er avril, des enfants par­cou­raient les rangs pour col­ler de petits pois­sons en papier dans le dos des participants.

STop Micro dénonce le « double dis­cours » concer­nant le par­tage de l’eau

Au cours de la marche ponc­tuée de gibou­lées, Isa, membre du col­lec­tif, a fait part de ses craintes. « Avec l’a­gran­dis­se­ment de STMicro, la consom­ma­tion d’eau potable sera équi­va­lente à une méga-bas­sine comme celle de Sainte-Soline, décrit la mili­tante. Ce que nous refu­sons c’est ce double dis­cours avec, d’un côté, une injonc­tion aux petits gestes et, de l’autre, des usines qui consomment énormément. »