REPORTAGE VIDEO – Emmanuel Macron s’est rendu à Crolles (Isère), ce mardi 12 juillet 2022, pour visi­ter le site de STMicroelectronics. Un dépla­ce­ment des­tiné à sou­te­nir la nou­velle unité de fabri­ca­tion de semi-conduc­teurs, por­tée par la société franco-ita­lienne et l’en­tre­prise amé­ri­caine GlobalFoundries. Ce pro­jet, qui per­met­tra de créer plus de 1000 emplois, conduira à dou­bler la pro­duc­tion du site isé­rois d’ici 2027. Un inves­tis­se­ment de 5,7 mil­liards d’eu­ros, inclus dans un plan glo­bal de 16 mil­liards d’eu­ros pour la filière élec­tro­nique. Le pré­sident de la République a éga­le­ment annoncé une aide de 800 mil­lions d’eu­ros pour la recherche et l’in­no­va­tion, dont pro­fi­tera notam­ment le CEA, ainsi qu’un finan­ce­ment de 27 mil­lions d’eu­ros pour l’Université Grenoble Alpes (UGA).

Son dépla­ce­ment, annoncé en der­nière minute, tra­dui­sait l’am­pleur peu com­mune de ce pro­jet, pour STMicroelectronics comme pour la filière élec­tro­nique fran­çaise. Emmanuel Macron s’est rendu ce mardi 12 juillet 2022 à Crolles, sur le site du fabri­cant franco-ita­lien de semi-conduc­teurs. Une visite inter­ve­nant au len­de­main de l’an­nonce de l’ins­tal­la­tion en Isère d’une méga-fab, por­tée par STMicroelectronics et la société amé­ri­caine GlobalFoundries.

Les deux indus­triels, lea­ders mon­diaux du sec­teur, se sont en effet alliés pour implan­ter à Crolles une nou­velle unité de fabri­ca­tion de com­po­sants pour télé­phones por­tables, voi­tures – notam­ment élec­triques – et de nom­breux appa­reils électroniques.

La future usine, dont la pro­duc­tion débu­tera à la fin 2023, per­met­tra de créer plus de 1000 emplois. Elle devrait atteindre sa pleine capa­cité d’ici 2026 ou 2027.

« On va faire en trois ans et demi ce qui a été fait en trente ans »

Objectif : dou­bler la pro­duc­tion du site isé­rois, afin de four­nir davan­tage de puces aux sec­teurs de l’au­to­mo­bile, de l’in­dus­trie ou des com­mu­ni­ca­tions. Cela revient ainsi à « faire en trois ans et demi ce qui a été fait en trente ans d’his­toire sur ce site », ont sou­li­gné, tour à tour, le PDG de STMicroelectronics Jean-Marc Chéry et le pré­sident de la République, lors de leurs dis­cours respectifs.

Emmanuel Macron a visité une future salle blanche aux côtés des diri­geants de STMicroelectronics et GlobalFoundries. © Joël Kermabon – Place Gre’net (cap­ture d’écran)

Illustration de l’im­por­tance du pro­jet pour l’État fran­çais, Emmanuel Macron était accom­pa­gné d’un aéro­page de ministres, de Bruno Le Maire (Économie) à Olivier Véran (porte-parole du gou­ver­ne­ment), en pas­sant par Sylvie Retailleau (Enseignement supé­rieur et Recherche) et Olivier Becht (Commerce exté­rieur). Thierry Breton, com­mis­saire euro­péen pour le mar­ché inté­rieur, était éga­le­ment du déplacement.

Le pré­sident de la République a été accueilli par le maire de Crolles, le pré­fet de l’Isère et le PDG de STMicroelectronics Jean-Marc Chéry. © TéléGrenoble (cap­ture d’écran)

Accueillie par le maire de Crolles Philippe Lorimier et par les diri­geants des deux entre­prises asso­ciées sur ce pro­jet, la délé­ga­tion a visité une par­tie des locaux de STMicroelectronics, dont une future salle blanche, avant le dis­cours offi­ciel du chef de l’État dans la cour cen­trale du site, devant les membres du gou­ver­ne­ment et les acteurs de la filière. Des paroles très atten­dues. Car tous font de la méga-fab un enjeu de sou­ve­rai­neté fran­çaise et européenne.

« En l’es­pace d’une tren­taine d’an­nées, l’Europe est pas­sée de 40 % de la fabri­ca­tion mon­diale à moins de 10 % », déplore Thierry Breton. « Cette dépen­dance n’est plus accep­table ! » Mais avec ce pro­jet, sou­ligne le com­mis­saire euro­péen, « la France va dou­bler sa pro­duc­tion de semi-conduc­teurs ».

L’annonce de cette nou­velle usine sur­vient en effet dans un contexte de pénu­rie mon­diale des semi-conduc­teurs, enclen­chée par la pan­dé­mie de Covid-19 et aggra­vée par la guerre en Ukraine et les sanc­tions impo­sées à la Russie.

Une situa­tion à laquelle s’a­joute le retard pris sur la concur­rence. Aujourd’hui, près de 80 % de la pro­duc­tion mon­diale de semi-conduc­teurs est ainsi située en Asie (Taïwan, Chine, Japon, Corée du Sud…).