FOCUS - Une soixantaine de manifestants se sont rassemblés devant la SPL Eaux de Grenoble Alpes, ce mercredi 14 décembre 2022, à l'appel du nouveau collectif STop Micro. Ils dénoncent le "pillage" de l'eau potable par l'industrie locale des semi-conducteurs, à savoir STMicroelectronics à Crolles et Soitec à Bernin. Avec l'extension de l'usine de ST, annoncée en juillet par Emmanuel Macron, la consommation d'eau des deux sociétés sur leurs sites isérois devrait en effet atteindre 29 000 m3 par jour, soit 336 litres à la seconde, à l'horizon 2023-2024. Une hérésie selon le collectif, qui raille le silence des élus EELV et la complicité des pouvoirs publics.
[Article publié le 15 décembre 2022 à 22 h 34 et mis à jour le 27 décembre 2022 à 17 heures, suite à une communication de ST] Le 12 juillet 2022, Emmanuel Macron s'était rendu à Crolles pour lancer en grande pompe l'extension de l'usine de STMicroelectronics. Un projet accueilli par des réactions positives quasi unanimes au sein de la classe politique locale. De rares voix discordantes s'étaient toutefois inquiétées, à l'image de la CGT ST France, de l'impact environnemental de cette méga-fab. Et certains militants pointaient alors plus précisément "le pillage de l'eau" par l'industrie des semi-conducteurs, phénomène risquant de s'aggraver avec ce projet.
Ce mercredi 14 décembre 2022, une soixantaine d'entre eux se sont rassemblés devant le bâtiment des Eaux de Grenoble Alpes3Société publique locale comptant 63 collectivités actionnaires, dont trois principales : Grenoble Alpes Métropole (67 %), Grenoble (20 %) et la communauté de communes Le Grésivaudan (12 %), à l'appel du nouveau collectif STop Micro. Le mot d'ordre, illustré par une banderole déployée sur la place Vaucanson: "De l'eau, pas des puces".
"C'est la régie des eaux qui donne les autorisations pour le pompage de l'eau potable destinée aux industriels locaux fabriquant les puces, notamment STMicroelectronics et Soitec", justifie Fab, membre du collectif.
Les fabricants ont besoin d'eau extra-pure pour nettoyer les plaques de silicium
Le secteur des semi-conducteurs est en effet extrêmement gourmand en eau. Selon STop Micro, près de 1 700 litres d'eau sont ainsi nécessaires "pour nettoyer une seule plaquette de silicium, sur laquelle sont gravés des circuits électroniques". Et pas de n'importe quelle qualité. "On ne peut pas utiliser d'eau traitée pour les puces car il y a notamment du chlore, qui pourrait abîmer les composants", explique Fab.
Comme le rappelle en effet une enquête du Postillon, parue dans le numéro de l'hiver 2022-2023, "les multinationales de la micro-électronique ont besoin d’eau extra-pure et se servent dans les réservoirs de l’eau de Grenoble". Une eau qui, justement, est "réputée d’excellente qualité", souligne le journal satirique, ajoutant qu'il n'existe cependant "pas de réserves illimitées".
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5 réflexions sur « Grenoble : manifestation du collectif STop Micro contre le « pillage » de l’eau potable par STMicroelectronics et Soitec »
Encore des écologistes qui veulent bloquer la ré industrialisation du pays.
Avec eux, tout est pretexte.
L’eau « pompée » est sans doute filtrée puis rejetée non ? Un article qui ne donne que le nombre de L en entrée est juste du buzz.
Donnez nous de l’info svp
L’eau pompée juinen amont est rejetée en aval, pas sur de comprendre quel est le problème. ST ne détruit pas l’eau qu’il utilise..
non,il ne la détruit pas ‚il la pollue « seulement » !!!
Grenoble est construite sur l’eau. « Nous avons d’énormes volumes d’eau disponibles, bien au-dessus des besoins de la Métropole », c’est la Métro qui le dit.
En réalité, ces gens sont contre la technologie. L’eau n’est qu’un prétexte dont ils se servent.
https://www.placegrenet.fr/2022/08/23/secheresse-le-point-sur-les-reserves-deau-potable-et-la-nappe-phreatique-de-grenoble-et-son-agglomeration/578047