ÉVÉNEMENT – Et de treize pour les Détours de Babel ! Ce grand festival musical de l’agglomération grenobloise ouvre sa treizième édition le 14 mars 2023, avec un nombre incroyable de propositions alléchantes. De quoi défendre la musique partout et pour tous.
Chiffre 13 porte bonheur ? La 13e édition des Détours de Babel, organisée par le Centre national des musiques nomades dans l’agglomération grenobloise du 14 mars au 10 avril 2023, s’annonce en tout cas très riche, après deux années de crise sanitaire. Sa promesse ? « Fidèle à sa tradition, [il] sera, cette année encore, un temps fort de convivialité partagée, avec des moments uniques de rencontres autour de la musique dans de nombreux lieux. »
Les chiffres, en effet, peuvent impressionner, avec plus de 80 rendez-vous à Grenoble et dans vingt communes environnantes. Une “grosse machine” festive qui se paye même le luxe d’innover encore, avec des formules originales pour cette nouvelle édition.
Désormais, mélomanes aguerris et simples curieux pourront par exemple s’essayer aux Babel Kawas, petites sélections à savourer assez tôt le matin. Autre option : les Babelinos, conçus spécialement pour le jeune public. Entre autres.
Une ouverture aussi aux arts visuels
Si les Détours sont fidèles à eux-mêmes, c’est aussi parce qu’ils ne tracent pas de frontière entre les styles. En ouverture, les premiers jours, ils ont par exemple programmé de la musique baroque, avant de s’ouvrir au jazz, aux musiques du monde ou aux musiques traditionnelles françaises. Avec deux constantes, toutefois : un goût affirmé pour l’improvisation et un engagement à défendre les artistes qui expérimentent et inventent.
Une fois encore, certains invités des Détours de Babel présenteront leurs dernières créations. Notamment le duo Uriel Barthélémi – Susie Ibarra, accueilli à l’Hexagone de Meylan le 17 mars. L’occasion de présenter Les yeux du grand manteau de nuit, « une plongée en suspension au-dessus et dans la canopée », en images et musique. Création toujours, mais dans un autre genre, avec Novi Koreni, programmée à L’Heure Bleue (Saint-Martin-d’Hères) le 22 mars. Ce spectacle du Trio François Raulin mélange allégrement le jazz européen aux polyphonies d’un chœur bulgare.
L’association d’inspirations sera aussi à l’honneur du concert du groupe jazz Marthe, à la Source (Fontaine) le 7 avril. Ce quartet collabore avec deux artistes africains qui joueront avec lui. Sans oublier la participation d’élèves musiciens des conservatoires grenoblois et fontainois. Une rencontre prometteuse !
Des voix en solo, d’autres venues en groupe
Comme une évidence, la programmation complète laisse espérer beaucoup d’autres grands moments. Avec notamment Naïny Diabaté, invitée à la Maison de l’International de Grenoble et à la bibliothèque voisine, les 24 et 25 mars. Une artiste présentée comme « l’une des chanteuses griottes les plus renommées du Mali » et « un étendard, portant à travers rythmes ardents et textes engagés la voix des femmes de demain ». Rien de moins !
Autre présence féminine, à la Maison de l’international toujours, le 31 mars : celle de Rebecca Roger Cruz, chanteuse lyrique et musicologue vénézuélienne. « Une passionnée du changement et de la mutation des voix, convoquant un esprit hybride et onirique », selon les organisateurs.
Cela tombe bien : le pari des Détours de Babel consiste à s’adresser aussi bien aux connaisseurs qu’à ceux qui veulent se laisser surprendre par des sonorités nouvelles ou méconnues. L’événement se démultiplie, une nouvelle fois, pour défendre les richesses de la diversité.
Cet éclectisme musical est flagrant lors des Brunchs musicaux, qui permettent à plusieurs artistes de se succéder sur un même plateau au cours d’un même rendez-vous. Il y en aura trois cette année, le 26 mars, puis les 2 et 10 avril. L’occasion aussi de “voyager” puisque la formule s’épanouira dans trois lieux différents : le quartier Alma-Très Cloîtres et le parc Bachelard de Grenoble, d’abord, avant une escapade du côté du Fort Barraux.
[Photo de Une : Nomade in France et Canticum Novum, à la Rampe (Échirolles) le 30 mars. © Samai]
En prime, une exposition autour de la chanson maghrébine
Événement dans l’événement, les Détours de Babel proposent également une exposition, à découvrir à l’Ancien Musée de peinture de Grenoble du 14 mars au 8 avril. Douce France reprend le titre d’une chanson de Charles Trénet. Rien à voir pourtant avec le “Fou chantant” : il s’agit de donner à voir « la richesse de la chanson maghrébine de l’exil en France, popularisée par la discographie patrimoniale du chanteur franco-algérien Rachid Taha ». Place Gre’net vous en reparlera.