FLASH INFO – Des tags racistes, antisémites et homophobes ont été découverts au collège Aimé-Césaire de Grenoble, comme l’indique la Direction départementale de la sécurité publique de l’Isère dans son rapport quotidien en date du lundi 6 février 2023. Selon les forces de l’ordre, les inscriptions auraient été réalisées dans la soirée du vendredi 3 février, soit juste avant le début des vacances scolaires.
La nature exacte des tags incriminés ? Des messages « anti-africains », antisémites et homophobes, parfois accompagnés de croix gammées, décrivent les policiers. Des propos haineux, retrouvés aussi bien sur la façade de l’établissement que sur ses murs extérieurs et intérieurs. Si les auteurs des tags n’ont pas été identifiés, la DDSP explique disposer de vidéos, le collège Aimé-Césaire étant équipé en vidéo-surveillance.
La présence des tags à l’intérieur même de l’établissement pose naturellement question. En particulier dans un établissement dont les équipes éducatives revendiquent un projet de « mixité sociale », qu’elles jugent par ailleurs mis à mal par des baisses de moyens humains face à une hausse des effectifs. En décembre 2021, comme auparavant en 2019, les personnels se mobilisaient pour dénoncer l’attitude du rectorat de Grenoble.
Quand le collège Aimé-Césaire se mobilisait pour protester contre la baisse de ses moyens. L’établissement fait “parler de lui” différemment, après la découverte de tags racistes, antisémites et homophobes probablement réalisés le vendredi 3 février 2023 au soir. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Le collège Aimé-Césaire avait aussi connu des épisodes de violence, entre jeunes des quartiers Mistral et Saint-Bruno. En mai 2021, la FCPE alertait sur un risque d’escalade dans les bagarres entre adolescents, sur fond de rivalités territoriales exacerbées par les réseaux sociaux. Des situations de violence qui peuvent toutefois se retrouver dans d’autres établissements, comme en témoignait en 2019 le cas du lycée Roger-Deschaux de Sassenage.
Ces différents épisodes semblent donner bien peu de pistes sur l’identité des auteurs des tags incriminés, de par leur nature aussi bien homophobe qu’antisémite, avec des références explicites au nazisme, ou anti-africaine. De quoi particulièrement choquer dans un établissement portant le nom d’Aimé Césaire, figure politique et littéraire française majeure, fondateur de la « négritude » et chantre de l’anti-colonialisme…
La réaction de Jean-Pierre Barbier
Dans un message posté sur Twitter mardi 7 février peu après 19 heures, le président du Département de l’Isère (dont dépendent les collèges du point de vue logistique) déclare : « Je condamne fermement ces tags honteux qui appellent à la haine de l’autre. J’espère que les auteurs seront rapidement retrouvés et sévèrement punis ».