FOCUS - Soupçonné d'avoir pratiqué des opérations sans justification médicale, le chirurgien orthopédiste grenoblois mis en examen pour "homicide involontaire" et "blessures involontaires" à l'encontre d'une quarantaine de patients attaque Jean-Marc Morandini en diffamation. En cause, une émission d'octobre 2020 dans laquelle l'animateur diffuse le témoignage d'un homme victime d'une erreur médicale, attribuée à tort au Dr V. Car ce patient avait été opéré par un autre médecin grenoblois et dans une autre clinique, dénonce Me Boulloud, avocat du chirurgien. L'audience se tiendra le 14 juin 2023 devant le tribunal correctionnel de Grenoble.
[Article publié initialement le 7 février 2023 et mis à jour le 22 mars 2023 à 16 h 48 avec ajout encadré sur le report de l'audience] L'affaire défraie la chronique depuis près de quatre ans. Le Dr V., chirurgien orthopédiste grenoblois, a été mis en examen, le 10 juin 2020, pour "homicide involontaire" sur deux patients et "blessures involontaires" sur 42 autres (74 plaignants à l'origine mais la justice a annulé la mise en examen pour 32 d'entre eux). Le praticien est soupçonné d'avoir opéré des patients "sans justification médicale" dans les années 2010. Mais le 22 mars 2023, c'est sur le banc des parties civiles que prendra place le Dr V. Face à lui, un prévenu très médiatique, Jean-Marc Morandini.
Le Dr V. attaque Jean-Marc Morandini en diffamation pour un reportage diffusé le 5 octobre 2020 dans l'émission "Crimes et faits divers" sur NRJ 12, alors présentée par l'animateur (parti de NRJ 12 en juillet 2022 mais resté producteur). © Capture d'écran YouTube / NRJ 12
Le chirurgien attaque en effet en diffamation l'animateur de télévision, ainsi que Guillaume Perrier, directeur général de NRJ 12 au moment des faits, de même que les deux sociétés de production "Ne zappez pas !" et Carson Prod.
L'objet du contentieux ? Un reportage diffusé sur NRJ 12, le 5 octobre 2020, dans l'émission "Crimes et faits divers", présentée alors par Jean-Marc Morandini3qui ne présente plus l'émission depuis son départ de NRJ 12, en juillet 2022, mais reste néanmoins producteur et consacrée ce soir-là aux erreurs médicales.
Une "victime présumée du Dr V." mais ce n'est ni le bon chirurgien ni la bonne clinique
"Je n'étais pas au courant, mon client non plus. C'est un journaliste qui m'a prévenu à 21 heures passées", raconte l'avocat du Dr V., Me Bernard Boulloud. Celui-ci décrit "le passage où Jean-Marc Morandini annonce le reportage qui va suivre : le témoignage d'un certain M. B., avec le bandeau qui le présente comme une “victime présumée du Dr V.”. Ce monsieur explique qu'il s'est fait opérer par un chirurgien qui s'est trompé de hanche et n'a en plus jamais pris de nouvelles de lui."
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