FOCUS - La Métropole de Grenoble a présenté, mardi 31 janvier 2023, le budget prévisionnel 2023 qui sera soumis au vote du conseil métropolitain ce vendredi 3 février. Un budget record de 851 millions d'euros, le plus important de son histoire, en fonctionnement comme en investissement. Et ce, malgré un contexte difficile, marqué par la perte progressive d'autonomie financière et l'alourdissement des charges. Pourtant, la collectivité a encore décidé de ne pas augmenter les impôts métropolitains pour les ménages... Mais sans forcément l'exclure à l'avenir.
La courbe est ascendante et assez régulière : 740 millions d'euros (M€) en 2020, 786 M€ en 2021, 791 M€ en 2022... Et donc 851 millions d'euros en 2023. Le constat se confirme d'année en année. Cette fois encore, le budget soumis au vote du conseil métropolitain, ce vendredi 3 février 2023, sera "le plus important jamais présenté pour la Métropole", a souligné Christophe Ferrari, mardi 31 janvier, lors de la conférence de presse de présentation du budget prévisionnel 2023 de Grenoble-Alpes Métropole.

Raphaël Guerrero, vice-président aux finances, et Christophe Ferrari, président de la Métropole, ont présenté, mardi 31 janvier 2023, le budget prévisionnel 2023 de la Métro. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Le président de la Métropole vante ainsi un "budget ambitieux" et un "budget de transformation" destiné à faire du territoire "l'un des plus innovants et des plus attractifs de France". Un montant record et une nouvelle hausse qui se répercutent aussi bien en fonctionnement (586 millions d'euros, contre 551 M€ en 2022) qu'en investissement (265 millions d'euros, contre 246 M€ l'année dernière).
Une perte de dotations de 166 millions d'euros depuis 2014
Pourtant, le contexte est incontestablement compliqué, avec l'intensification des crises internationales et environnementales, et la hausse des prix de l'énergie qui en découle en partie. Heureusement, celle-ci ne devrait pas avoir un impact trop important, cette année, pour l'intercommunalité. Explication de Raphaël Guerrero, vice-président aux finances : "Notre contrat court jusqu'en décembre 2023". Les conséquences financières ne seront donc visibles qu'en 2024.
Mais la Métropole doit cependant faire face à une autre contrainte de taille : la perte d'autonomie financière. Les recettes de la collectivité avaient déjà fortement souffert avec la baisse régulière de la Dotation globale de fonctionnement (DGF). "Depuis 2014, ce sont 166 millions d'euros que la Métropole n'a pas reçus de l'État", déplore ainsi Raphaël Guerrero.
La fiscalité locale ne représente plus que 25 % des recettes de fonctionnement
Or, cette perte conséquente s'accompagne d'une réduction progressive de l'autonomie fiscale, liée à la disparition de certains impôts locaux. Illustration en 2023 avec la suppression de la CVAE (Cotisation à la valeur ajoutée des entreprises), qui vient s'ajouter à celle, définitive, de la taxe d'habitation depuis le 1er janvier 20233elle avait déjà été supprimée pour 80 % des foyers fiscaux en 2020.
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