EN BREF – Le Mouvement de la paix organisait, samedi 21 janvier 2023 à 15 heures rue Félix-Poulat à Grenoble, un rassemblement d’information pour demander la ratification par la France du traité d’interdiction des armes nucléaires (Tian). Ce, un jour à peine avant le deuxième anniversaire de son entrée en vigueur, le 21 janvier 2021. Un rappel à l’ordre plus que nécessaire, juge le mouvement pacifiste, au moment où la menace nucléaire revient sur le devant de la scène, notamment en Ukraine.
« Des négociations menées sous l’égide de l’Organisation des nations unies (Onu) ont abouti, le 21 janvier 2021, au vote du Traité d’interdiction des armes nucléaires (Tian) par une majorité d’États1Soit 122 sur 192.. Les autres, notamment la France, n’ont pas pris part au vote. » Voilà ce qu’expliquait, devant un maigre public samedi 21 janvier 2023 à 15 heures rue Félix-Poulat, Jean-Paul Vienne, président du comité de l’Isère du Mouvement de la paix.
Ce, à l’occasion d’un rassemblement d’information destiné à célébrer le deuxième anniversaire de l’entrée en vigueur de ce traité, en application de l’article 6 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
« À l’heure où l’Iran, l’Arabie saoudite, la Pologne ou l’Afrique du Sud cherchent activement à se doter de l’arme nucléaire mais aussi où des États tels que la Fédération de Russie ou la Corée du Nord menacent ouvertement de s’en servir, il serait grand temps de bannir une fois pour toute cette arme suicidaire », a appuyé le président du mouvement pacifiste.
En effet, estime ce dernier, « le Tian est le seul à même, non pas d’empêcher toutes les guerres, mais au moins de parer au pire et de favoriser une dynamique vertueuse de désarmement ».
« Il est midi moins deux. N’attendons pas la catastrophe finale pour agir ! »
Ainsi « la France, pourrait-elle jouer un grand rôle en ratifiant ce traité et en usant de son rôle au Conseil de sécurité des Nations unies et de son prestige diplomatique », considère Jean-Paul Vienne. L’occasion pour lui de tirer la sonnette d’alarme.
« Il est midi moins deux. N’attendons pas la catastrophe finale pour agir ! », a‑t-il alerté, avant d’ajouter : « Notre lutte est parfaitement raccord avec les exigences actuelles pour la protection du climat et de l’environnement. Aussi n’hésitons pas à interpeller nos élus, le gouvernement et notre président pour que la France s’engage sur le chemin d’une paix durable et y entraîne ses alliés. »
La Ville de Grenoble avait, pour sa part, rejoint dès 2019 l’appel des villes en faveur du Tian initié par Ican France, le relai national de la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires. Il s’agissait, à l’époque, de la deuxième grande ville de France à le faire.
« Une guerre nucléaire ne peut se gagner et ne doit jamais se voir menée »
« L’élimination des armes nucléaires est le seul moyen de garantir qu’elles ne seront jamais mises en œuvre », insiste le Mouvement de la paix. Ce qui rejoint la déclaration conjointe de cinq chefs d’États dotés de l’arme nucléaire2En l’occurrence, les USA, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne et la France. publiée quelques jours avant la ratification du Tian, le 3 janvier 2022. « Une guerre nucléaire ne peut se gagner et ne doit jamais se voir menée », avaient-ils ainsi affirmé.
Sauf que, « contrairement à leur déclaration, ces États poursuivent la modernisation de leur armes atomiques », critique le mouvement pacifiste. Aussi considère-t-il « qu’il est temps pour eux de mettre leurs actions en conformité avec leur déclaration. Les mots ne suffisent plus. Il faut passer aux actes ! »
2 réflexions sur « Grenoble : le Mouvement de la paix exige la ratification du traité d’interdiction des armes nucléaires par la France »
« Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison. »
Qui l’a dit ?
À l’heure où tout le monde s’arme, il faudrait que la France laisse tomber son arsenal nucléaire ???
Où est la logique ?