FIL INFO – À l’occasion des six ans de la guerre du Yémen, les militants d’Amnesty International de Grenoble se sont donné rendez-vous place de Verdun à midi, ce jeudi 25 mars 2021, pour organiser un « die-in ». Objectif ? Dénoncer les ventes d’armes par la France aux pays impliqués dans ce conflit qui a d’ores et déjà causé la mort de nombreux civils.
« Quand la France a signé le traité sur le commerce des armes, elle n’était que le cinquième exportateur d’armes dans le monde. Maintenant, elle est devenue le troisième, et l’Arabie Saoudite fait partie de ses plus grands acheteurs. » Nolwenn Kergonna, responsable de l’antenne jeunes Amnesty international de Grenoble, ne mâchait pas ses mots ce jeudi 25 mars, place de Verdun, lors d’une mobilisation pour dénoncer les ventes d’armes de la France dans le cadre du conflit au Yémen. Une mobilisation organisée sur l’ensemble du territoire national à l’occasion de l’anniversaire des six ans du conflit.
C’est en effet en mars 2015 que la guerre civile yéménite a pris une dimension internationale, avec l’intervention d’une coalition de plusieurs pays voisins menée par l’Arabie Saoudite. Six ans plus tard, entre les combats et la crise humanitaire qui en découle, l’Onu recense 250 000 morts. Parmi lesquels de nombreuses victimes civiles. En 2018, une frappe aérienne a notamment coûté la vie à une quarantaine d’enfants, selon L’Express.
Amnesty international demande plus de transparence sur les ventes d’armes
À Grenoble, les militants s’étaient donné rendez-vous à midi place de Verdun, pour participer à un « die-in ». Allongées sur le sol durant plusieurs dizaines de minutes, une vingtaine de personnes ont symboliquement représenté les victimes civiles du conflit et dénoncé les ventes d’armes de la France.
« Les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite utilisent des armes françaises que notre État autorise à vendre, et ce malgré les nombreuses alertes des Nations unies », a dénoncé au mégaphone Nolwenn Kergonna. Pour qui « la France continue de vendre des armes qui impactent des civils […] et risque de se rendre complice de crimes de guerre ».
Les revendications de l’ONG ? Moins d’opacité de la part du gouvernement sur les ventes d’armes. « Nous demandons une réelle transparence et un réel contrôle du parlement sur les armes que nous vendons », insiste Nolwenn Kergonna. Qui déplore le silence de la ministre des Armées sur la question, malgré des interpellations de parlementaires. Et de conclure : « Les civils ne font pas la guerre, ils ne devraient pas la subir ! »