CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 49 du lundi 5 décembre 2022, retour sur le consensus autour du projet de RER métropolitain grenoblois.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 49 sur le RER grenoblois en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui nous allons parler du RER métropolitain grenoblois. Un sujet sur fond d’engagement présidentiel, puisque le 27 novembre sur YouTube, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé faire des RER métropolitains une « grande ambition nationale ». Un soutien affiché à plusieurs projets, dont celui de Grenoble. Ce qui tombe plutôt bien, puisque le RER grenoblois a tout de même des allures de serpent de mer.
Mais au fait, c’est quoi un RER métropolitain ? Tout simplement, si l’on ose dire, une fréquence accrue de passages de trains entre les différents points de la grande région grenobloise. Pour résumer, le projet inclut une ligne Rives-Brignoud et une ligne Saint-Marcellin-Gières avec des trains tous les quarts d’heure, plus une ligne Clelles-Grenoble avec des trains toutes les demi-heures. Le tout, naturellement, avec des arrêts sur Grenoble, Échirolles, Domène, Saint-Égrève, etc.
On se doute évidemment qu’un tel projet représente beaucoup de travaux en matière d’infrastructures. Et nécessiterait d’adapter tout le réseau des mobilités autour des gares. Puisque le but d’un tel RER est d’augmenter massivement le recours aux transports en commun.
Consensus autour du RER
Et ce projet fait consensus. Certes, selon les sensibilités, chacun a apprécié diversement la réalité des annonces d’Emmanuel Macron. Mais le projet de RER grenoblois en soi semble faire l’unanimité parmi les décideurs politiques. En témoigne une opération de communication de la Métropole, vendredi 30 novembre, avec les signataires d’un plaidoyer en faveur du fameux RER.
Lancé il y a quelques mois, le document a reçu le soutien d’un nombre important d’acteurs économiques du territoire. Mais aussi d’élus, de droite comme de gauche, Insoumis comme macronistes, du Département de l’Isère à la Métro en passant par l’ensemble des intercommunalités concernées.
Une telle union autour d’un projet lié à la mobilité mérite d’être souligné quand on voit les divisions autour du métrocâble, des piétonnisations, de la ZFE, de l’aménagement de l’A480 ou encore des pistes cyclables.
Des annonces… qui ne sont que des annonces
Reste que les annonces du président ne sont… que des annonces. Et c’est bien là tout le problème. Le président de la Métro Christophe Ferrari a accueilli avec un certain optimisme les déclarations d’Emmanuel Macron. Mais Laurent Wauquiez, à la tête de la Région, s’est montré plus mesuré.
En effet, le président n’a cité aucune métropole. C’est le cabinet de l’Élysée qui a ensuite fait le service après-vente et indiqué que Grenoble faisait partie du lot. Emmanuel Macron n’a aussi dressé aucune perspective financière. Or les RER métropolitains sont des projets coûteux. Celui de Grenoble représente à lui seul plus d’un milliard d’euros. Quant au calendrier, si 2035 est évoqué, là encore rien n’est fixé.
Bref, nous sommes dans ce qu’il convient d’appeler une « cruelle incertitude », pour citer la chanson Si toi aussi tu m’abandonnes. Vous savez, celle qui ouvre le film Le Train sifflera trois fois. »
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