CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 43 du lundi 17 octobre 2022, retour sur le Jour de la nuit, opération de sensibilisation à la pollution lumineuse… et sur la façon dont la politique s’en est mêlée.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 43 sur la pollution lumineuse en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler de pollution lumineuse… et un peu de politique. Rappelez-vous, dans La Soupe aux choux, quand Jean Carmet et Louis de Funès contemplent les étoiles, et que Louis de Funès s’extasie : “Il paraît qu’il y en a des mille, des mille, des mille”. Eh bien à Grenoble, on a l’impression qu’il y en a… disons, une bonne trentaine.
Une action très symbolique
C’est l’effet de la pollution lumineuse. Autrement dit, de toutes les lumières produites par une ville qui voilent la voûte céleste. C’est ainsi que des lumières qui nous parviennent parfois des tréfonds de l’univers, et qui ont mis des milliards d’années à nous parvenir, nous sont finalement invisibles à cause d’un lampadaire ou d’une publicité pour des sous-vêtements.
Et cette pollution lumineuse, elle est mise en exergue par l’opération du Jour de la nuit. Samedi 15 octobre 2022, partout en France, les communes étaient invitées à couper leurs éclairages publics afin de sensibiliser les habitants à cette question. Question d’importance, d’ailleurs, car il convient de préciser qu’elle ne concerne pas que notre capacité à admirer les étoiles. La pollution lumineuse a des répercussions sur la qualité du sommeil des citadins, et sur la faune urbaine en général. Sans parler de la facture d’électricité, évidemment.
La Ville de Grenoble a coupé l’éclairage public entre 21 et 23 heures le samedi 15 octobre 2022. Une action très symbolique, donc. Et, que les choses soient claires, si l’on ose dire : cela n’a pas changé grand-chose à la nature du ciel.
Le Smmag a coupé la circulation des lignes de tramways
Car les lumières de la ville proviennent de nombreuses sources privées. Si dans certaines rues l’extinction des lampadaires donnait un résultat impressionnant, la luminosité générale n’a pas semblé chuter drastiquement. En revanche, le choix de pratiquer cette coupure tôt dans la soirée a permis à chacun de bien se rendre compte de l’opération.
Et celle-ci n’est pas appréciée de tout le monde. Et notamment du Smmag, qui a dit sans ménagement tout le mal qu’il pensait de la mesure. Le gestionnaire des transports en commun de la région grenobloise a expliqué être mis devant le fait accompli… et a purement et simplement décidé de couper la circulation des lignes de tramways A, B et E à partir de 20 heures, et ce jusqu’à la fin du service, le soir du 15 octobre 2022. Avec, signalons-le, la mise en place tout de même de quelques navettes.
Mais la politique n’est pas loin
Comment cela se fait-il ? Le Smmag invoque des raisons de sécurité fixées, écrit-il, par l’autorité de régulation des transports. Cette autorité, rappelle d’ailleurs le Smmag, avait déjà tiqué l’année dernière, quand des trams grenoblois avaient circulé un temps dans le noir à l’occasion de l’édition 2021 du Jour de la nuit.
Mais la politique n’est pas loin. Rappelons que le président du Smmag est Sylvain Laval. Proche du président de la Métropole, Christophe Ferrari, il est fréquemment critiqué par les élus grenoblois. Quand bien même tout ce petit monde appartient à la même majorité métropolitaine.
Une majorité qui semble avoir intégré dans son mode de fonctionnement ses divisions. Avec ce qu’elles comportent de conflits, de guerres de position ou d’absence de concertations. Et c’est ainsi que quelques Grenoblois ont dû se convertir à la marche à pied dans le noir, pour ce qu’il convient d’appeler d’obscures raisons. »
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)
Une réflexion sur « Chronique Place Gre’net – RCF 43 : « Pollution lumineuse et politique » »
Éteindre le centre ville un soir semble dérisoire face aux enjeux de Grenoble, où les magasins ferment, les rues sont mal entretenues et les poubelles débordent.
En sus de la pollution lumineuse, les pollutions sonore et de l’air semblent plus préoccupantes pour les habitants de la ville , frustrés des ellipses de la mairie sur ces sujets.