FLASH INFO – Prononcé par des éco­liers, le dis­cours n’est pas passé inaperçu lors de la céré­mo­nie du 11 novembre 2022, face au monu­ment aux morts du parc Paul-Mistral à Grenoble. Les enfants, âgés d’une dizaine d’an­nées, ont en effet pris la parole pour évo­quer notam­ment les « vio­lences poli­cières », les Gilets jaunes, ou même la « vio­lence ins­ti­tu­tion­nelle »… en fai­sant réfé­rence à l’u­sage du 49.3 par le gouvernement.

De quoi mettre mal à l’aise la conseillère muni­ci­pale d’op­po­si­tion Émilie Chalas, ou encore le conseiller régio­nal Stéphane Gemmani, pour qui la mani­pu­la­tion des éco­liers est fla­grante. Alain Carignon n’a, pour sa part, pas hésité à écrire au maire de Grenoble pour dénon­cer un « cha­pitre peu glo­rieux de notre vie démo­cra­tique ». Et deman­der les « condi­tions dans les­quelles cette situa­tion a pu se pro­duire, son ori­gine et les res­pon­sables de cette faute ».

Mais l’af­faire ne s’ar­rête pas là. Le Dauphiné Libéré fait ainsi savoir que le rec­to­rat de Grenoble a ouvert une ins­truc­tion pour com­prendre dans quelles cir­cons­tances le dis­cours est arrivé entre les mains des enfants. En ligne de mire ? Le res­pect du devoir de neu­tra­lité, qui s’ap­plique aux ensei­gnants. « On tra­vaille à savoir […] ce qui a été tra­vaillé avec les enfants pour en com­prendre le résul­tat », déclare le direc­teur aca­dé­mique Patrice Gros. Qui, sur les réseaux sociaux, n’a­vait le jour même exprimé aucune sur­prise par­ti­cu­lière vis-à-vis de la cérémonie.

La Ville de Grenoble rejette toute responsabilité

Le rec­to­rat reste pru­dent, mais n’en indique pas moins s’être pro­curé le dis­cours et mener ses inves­ti­ga­tions. De son côté, la Ville de Grenoble rejette toute res­pon­sa­bi­lité dans l’o­rien­ta­tion poli­tique très mar­qué du texte lu par les éco­liers. Et dont la dépu­tée Insoumise Élisa Martin, ancienne pre­mière adjointe de Grenoble, a salué sur Twitter le carac­tère « poi­gnant et si lucide ». En l’at­tri­buant pour sa part aux enfants.

La dépu­tée de l’Isère et ancienne pre­mière adjointe de Grenoble Élisa Martin salue le dis­cours des éco­liers gre­no­blois, pour­tant perçu par plu­sieurs comme un acte de mani­pu­la­tion poli­tique des enfants.

Quid des parents d’é­lèves ? Interrogée par France Info, une mère de l’une des jeunes inter­ve­nantes ne voit aucun pro­blème dans le texte pro­noncé. « J’ai signé pour que ma fille puisse inter­ve­nir ce jour-là. Je l’ai aidée à apprendre son texte. J’étais fière d’elle et de ses cama­rades. Ils ont parlé de véri­tés, de choses qui existent. Je suis pour la liberté d’ex­pres­sion », déclare-t-elle.