FOCUS – Alors que Force ouvrière dénonce très sévèrement les conditions de travail au sein du rectorat de Grenoble et le refus de la rectrice de diligenter des enquêtes après plusieurs suicides ou tentatives, la direction s’étonne de ces attaques et affirme que le dialogue social est bien présent. Ce que confirment l’Unsa et la CFDT, loin de partager la ligne de FO, qui se targue pourtant d’une unanimité syndicale sur la question.
« Travail sous pression », « ingérence des supérieurs hiérarchiques dans [la] vie personnelle », « humiliations », « remontrances en public, intimidations ou violences verbales », « grande souffrance au travail »… Par voie de communiqué, le syndicat Force ouvrière de l’académie de Grenoble décrit des conditions de travail au rectorat pour le moins difficiles. Et évoque deux suicides et deux tentatives de suicide au sein du personnel, « en moins d’un an ».
« Depuis près de deux ans, les représentants du personnel ont sollicité à maintes reprises la rectrice pour l’alerter et lui demander d’agir », écrit encore le syndicat. Pour quelle réponse ? « À ce jour […] la rectrice refuse toute forme de dialogue avec les représentants du personnel », affirme FO. Tout comme Hélène Insel refuserait la mise en place d’une enquête suite aux suicides et tentatives de suicide, malgré des demandes répétées.
Force ouvrière s’adresse directement au ministère
Une enquête ? C’est en effet la demande formulée par des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail spéciaux (CHSCTS) réunis à plusieurs reprises en 2020 et 2021. Et ceci à l’unanimité des syndicats présents, insiste Force ouvrière. De quoi agacer la rectrice, qui s’y refuserait. « Elle est partie en claquant la porte, vexée par nos interventions », raconte Salima Bouchalta, secrétaire départementale FO.
Une situation « inédite », décrit encore la syndicaliste. C’est pourquoi le syndicat a pris la décision de s’adresser directement au ministère de l’Éducation nationale. « On a l’impression que la situation est en train d’échapper à tout contrôle et ce qui nous terrifie, c’est que l’on sent qu’il va y avoir d’autres drames. Ça nous semble inévitable ! », alerte Salima Bouchalta. Réponse du ministère ? « Il nous renvoie vers la rectrice, on tourne en rond. »
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