EN BREF – L’association Droit au logement 38 a manifesté devant l’hôtel de ville de Grenoble lundi 24 octobre 2022, contre l’expulsion décrite comme imminente de familles occupant un immeuble d’Actis, dans le quartier de l’Arlequin. Si une rencontre avec la Ville est prévue en fin de journée, les militants appellent d’ores et déjà au rassemblement mardi matin devant le site concerné.
Le Dal 38 (Droit au logement) a donné de la voix devant l’hôtel de Ville de Grenoble lundi 24 octobre au matin. En cause ? L’expulsion, jugée imminente par l’association, de familles résidant actuellement dans des logements vides du quartier de l’Arlequin. Selon le Dal, la police pourrait procéder à leur évacuation dès le mardi 25 octobre au petit matin, sur demande du bailleur social Actis, propriétaire du bâtiment.
La situation est d’autant plus critique, ajoute Manon, militante du Dal, que la période de “trêve hivernale”, durant laquelle les expulsions sont interdites, prend effet à compter du 1er novembre. « C’est la période où les pouvoirs publics se précipitent pour expulser par tous les moyens », résume Manon. Qui pense que plusieurs autres expulsions sont en préparation sur le territoire de la Villeneuve.
Appel à la mobilisation le 25 octobre au petit matin
Banderoles déployées et slogans scandés au mégaphone, l’association et les familles concernées, en majorité d’origine syrienne, ont demandé à être reçues par la Ville de Grenoble. Impossible avant la fin de journée, a fait savoir cette dernière. Même la demande de rencontre avec un membre du cabinet du maire a fait chou blanc. De quoi inquiéter le Dal, pour qui la municipalité essaye de gagner du temps avant l’expulsion.
La déception est d’autant plus grande, juge Manon, que le Dal et la Ville était en dialogue autour d’un possible (nouvel) arrêté anti-expulsions. « Ils comptaient le mettre en place en juillet, puis l’ont reporté à la rentrée. Puis on a eu la date du 1er octobre, et finalement il n’est jamais sorti », déplore la militante. Un arrêté similaire avait pourtant été retoqué par la justice en 2019. « Il aurait pu au moins envoyer un message fort à l’État », n’en estime pas moins Manon.
L’association n’oublie pas de fustiger Actis. « Leur argument, c’est qu’il y a une forte demande de logement social. C’est vrai, mais alors pourquoi tant de logements sont vides ? Et mettre des personnes dehors pour en mettre d’autres dedans, ce n’est pas comme cela qu’on réglera le problème du mal-logement et du sans-abrisme », s’indigne encore Manon.
Et maintenant ? Le Dal appelle d’ores et déjà à la mobilisation dès 5 h 30 du matin devant le 90 galerie de l’Arlequin mardi 25 octobre, pour s’opposer à l’expulsion redoutée. Le message est clair : pas question de laisser (re)mettre à la rue des familles avec des enfants, souvent scolarisés sur place. Avec le risque qu’elles rejoignent les nombreuses tentes actuellement visibles au parc de l’Alliance.
Après avoir annoncé une réaction dans la journée, la Ville de Grenoble a finalement fait savoir qu’elle réagirait à la mobilisation « dans les prochains jours ».