FIL INFO – Alors que la ministre déléguée au Logement a activité de manière précoce le plan hivernal face à la crise sanitaire, le Dal veut aller plus loin. Et appelle à recenser les bâtiments vides sur la Métropole de Grenoble. Ce dans le but de les occuper, à la faveur de l’interdiction d’expulser sans solution d’hébergement ?
Une victoire pour Droit au logement ? À Grenoble comme ailleurs, le Dal exigeait l’activation précoce du plan hivernal face à la crise sanitaire. Une mesure également demandée par les organisations de représentants de locataires, qui s’en étaient fait l’écho lors d’une rencontre avec le vice-président à l’Habitat de la Métropole. Le 17 octobre, des directives ministérielles allant dans ce sens ont été adressées aux préfectures.
« Notre priorité doit être la mise à l’abri des personnes, dans un contexte de circulation du virus et de rebond de l’épidémie. Pour cela, j’ai décidé d’anticiper l’ouverture de la campagne hivernale et vous demande d’ouvrir des places pour l’hiver dès le dimanche 18 octobre », écrit la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon. Au programme ? Ouverture de places d’hébergement, et pas d’expulsions sans solution de logement ou d’hébergement.
Le Dal appelle à recenser les logements vides
Le Dal 38 appelle dès lors les personnes expulsables à rester dans leur logement… et à prendre contact avec l’association. « En foyer, en résidence sociale, en hôtel, en logement privé ou social… même si le bailleur ou l’hébergeur insiste, vous menace, exige que vous rendiez les clés… ne partez pas de chez vous ! », insistent les activistes. Avant d’inviter chacun à faire passer le mot autour de soi.
Mais le Dal 38 veut encore aller plus loin. Et appelle à recenser « les logements et bâtiments vides qui appartiennent aux collectivités publiques, bailleurs sociaux, grands groupes immobiliers ». Le collectif en estime le nombre à 16 000 dans la métropole grenobloise. « Repérez les logements vides dans votre immeuble, votre rue ou votre quartier et informez-en le Dal », écrit-il encore. Avec de possibles occupations à la clé, comme ce fut le cas pour d’autres sites par le passé.
Enfin, considérant que « la pandémie a révélé l’importance d’avoir un logement adapté, décent, choisi pour chacun et chacune », le Dal n’oublie pas sa mission de militantisme. Et appelle à obtenir « ’arrêt immédiat des expulsions, la baisse des loyers et des charges, la production massive de HLM accessibles à nos revenus, le retour des APL, l’arrêt des démolitions, la réhabilitation des logements sociaux sans augmentation de loyer ni chasse aux locataires pauvres ».