FOCUS – Les salariés de la clinique psychiatrique du Dauphiné, à Seyssins, en grève illimitée depuis le 13 octobre 2022 pour réclamer une revalorisation des salaires, gelés depuis 2016, ont mis fin à leur mouvement ce samedi 16 octobre. Une reprise au goût amer, due selon eux aux « pressions » et « menaces » de la direction. Déplorant la faible augmentation obtenue (4,8 %, loin des 15 % demandés), le personnel se dit prêt à se mobiliser de nouveau contre le groupe Orpea, dont il dénonce la politique sociale depuis le rachat de la clinique, en 2020.
« On n’a reçu que des miettes. » Laure Drillat, infirmière et élue au Comité social et économique (CSE) de la clinique du Dauphiné, à Seyssins, ne cache pas son amertume, largement partagée par ses collègues. Après avoir entamé une grève illimitée – suivie à plus de 95 % – le 13 octobre 2022, les salariés de la clinique psychiatrique ont en effet décidé de mettre fin à leur mouvement trois jours plus tard. Le résultat d’un accord « signé à contrecœur », ce samedi 16 octobre, au terme de négociations houleuses.
Les salariés de la clinique du Dauphiné, à Seyssins, avaient débuté une grève massivement suivie le 13 octobre 2022, dénonçant la perte de pouvoir d’achat due au gel de leurs salaires, malgré l’inflation. © Laure Drillat
Laure Drillat pointe ainsi le ton « méprisant » et « les méthodes de fonctionnement » de la direction et du groupe Orpea, gestionnaire de l’établissement depuis 2020. « On a repris le travail car on a subi une grosse pression », témoigne-t-elle. « Ils ont menacé de faire sauter nos primes mensuelles d’assiduité et de psychiatrie (210 euros brut au total) si on ne reprenait pas samedi. »
« Les salariés étaient majoritairement favorables à la poursuite de la grève. Mais il y en a 40 % qui souhaitaient l’arrêter car ils avaient peur suite à ces menaces. »
Pourtant, « les salariés étaient majoritairement favorables à la poursuite de la grève », assure l’infirmière. « Mais il y en a 40 % qui souhaitaient l’arrêter car ils avaient peur, suite à ces menaces. » Des craintes que le CSE a finalement prises en compte, acceptant, la mort dans l’âme, de signer un accord pour avoir « un minimum de garanties ».
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