REPORTAGE - Depuis le vendredi 10 septembre 2021, les opérations chirurgicales de la clinique Belledonne de Grenoble sont déprogrammées, et cela va continuer jusqu’à mercredi 15 septembre inclus. En cause ? Une grève des infirmières du bloc opératoire qui s’est propagée aux autres services. Ces différents personnels dénoncent le sous-effectif récurrent, une surcharge de travail, des conditions de travail dégradées depuis des mois… Et s'inquiètent pour « la sécurité des patients ». Des négociations avec la direction devraient démarrer ce mardi 14 septembre.
« J’ai trente-sept ans de boîte et c'est la première fois qu’on voit cela à Belledonne, une clinique qui est pourtant un fleuron régional, même national », témoigne Véronique, infirmière de bloc opératoire. Son service, en grève depuis le vendredi 10 septembre, est le premier à avoir débrayé. Le mouvement a ensuite fait boule de neige. Leur ont emboîté le pas les équipes de la maternité, de la réanimation, les agents des services hospitaliers (ASH), les agents de stérilisation, les aide-soignants, etc. Tous ces personnels dénoncent leurs mauvaises conditions de travail, des journées à rallonge, des plannings qui changent à la dernière minute pour boucher les trous, des tâches plus nombreuses, des cadences infernales, une pression permanente...
Grève du personnel soignant de la clinique Belledonne de Grenoble, lundi 13 septembre 2021. © Séverine Cattiaux - Place Gre'net
En endoscopie, les infirmières s’occupent de 45 à 50 personnes par jour, tiennent-elles à faire savoir. Les agents de stérilisation ne savent quant à eux plus où donner de la tête. « On n’est pas remplacés, on est à flux tendu ! On est mal considérés», déplore l'un d’entre eux. Autre problématique : le changement des plannings ne permet plus de réaliser «le nettoyage de fond » des salles d’opération, dénonce, révoltée, l'une des ASH en grève.
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