CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 42 du lundi 10 octobre 2022, retour sur l’affaire Ferrari, concernant l’utilisation de la voiture de fonction du président de la Métropole.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 42 sur l’affaire Ferrari en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler de Christophe Ferrari, et des accusations portées contre lui. Absolument. Un article paru dans le dernier numéro du Postillon accuse Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble, d’avoir utilisé à des fins personnelles son véhicule de fonction avec chauffeur. Le journal satirique “de Grenoble et sa cuvette” se base sur les informations de l’ancien chef de cabinet de Christophe Ferrari, auquel il consacre un entretien de deux pages.
Qu’est-il reproché exactement à Christophe Ferrari ? Pour résumer, le président de la Métro aurait usé de sa voiture de fonction pour des trajets qui n’étaient pas en lien avec son mandat, allant jusqu’à demander à son chauffeur de se garer devant son domicile. Il est également question d’amendes de circulation que le président de la Métro n’auraient pas réglées, ou de courses d’ordre privé réalisées par son chauffeur.
À noter que l’ancien chef de cabinet n’est pas le premier à signaler des faits qu’il juge répréhensibles. Yann Mongaburu, candidat malheureux à l’élection pour la présidence de la Métro en 2020, l’avait aussi signalé à la justice au début de cette année 2022. Une enquête a été réalisée, finalement classée sans suite. Mais le nouveau signalement, car l’ancien chef de cabinet s’est aussi confié au tribunal, a entraîné l’ouverture d’une seconde enquête.
La réponse de Christophe Ferrari
Christophe Ferrari a répondu à ces accusations. Sans rentrer dans les détails, le président de la Métropole met en avant la différence entre une voiture de fonction, qui autorise les déplacements personnels, et une voiture de service, qui ne les autorise pas.
Or Christophe Ferrari assure qu’il était convaincu, lui et l’ensemble de ses collaborateurs, que sa voiture avec chauffeur était une voiture de fonction. Jusqu’à ce qu’un avis ministériel affirme le contraire. Dès lors, l’élu plaide la bonne foi, et s’engage à rembourser l’intégralité des frais occasionnés.
Mais, avant tout, Christophe Ferrari règle des comptes. Car, comme dit le dicton, la meilleure des défenses, c’est l’attaque. Dès les premières lignes du communiqué, c’est donc l’ancien chef de cabinet qui est mis en cause, avec l’évocation d’un licenciement pour “insuffisance professionnelle”. Plus loin, Christophe Ferrari évoque également “un règlement de comptes politicien savamment préparé”. S’il ne cite pas de nom, difficile quand même de ne pas penser à Yann Mongaburu et ses soutiens.
Mais c’est aussi, sinon surtout, à la presse que Christophe Ferrari s’en prend. Notamment en expliquant se “réserver la possibilité de porter plainte à l’encontre de certaines rédactions”. Qui est visé ? On pense cette fois au Postillon, que l’élu a déjà attaqué en justice par le passé.
Reste qu’en prenant soin de ne mentionner aucun titre, Christophe Ferrari a recours à une menace générale un peu grossière, osons le dire. En particulier face à des médias qui ont traité l’affaire avec prudence, en mentionnant des éléments reconnus par la suite par le principal intéressé. Et cela en attendant une réaction qui a mis près de 48 heures à arriver. »
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Une réflexion sur « Chronique Place Gre’net – RCF 42 : « Une nouvelle affaire politico-judiciaire » »
J’avais lu avec surprise l’article relayé par la presse concernant les dénonciations de l’ancien chef de cabinet de Ferrari. Assez vite, on découvre qu’il s’agit d’un fait politique.
Ce chef de cabinet proche d’une tête de liste EELV de Paris, a travaillé moins d’un an à la métropole, et a fouillé des déplacements depuis 2014…on devine évidemment le manque de loyauté de ce dernier probablement présent pour écorner le visage du président de la métro…
Quant à l’utilisation d’une voiture de service ou de fonction, ne soyons pas naïfs de très nombreux élus ont fait de même de leurs temps, la clarification récente de 2021 a probablement changé la donne, mais effectivement, pouvons-nous penser que Ferrari ait vraiment abusé ? personnellement je ne le pense pas.
Quant à dénoncer sur la place publique que Piolle et Mongaburu sont derrière, l’enquête le précisera peut-être, le coup monté est visible, l’arroseur arrosé, c’est probablement ce qui restera. Piolle rêve-t-il encore de métropole alors qu’il sera en danger dans sa propre réélection ou plutôt celle de son camp ?