CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 35 du lundi 20 juin, retour sur le second tour des législatives en Isère.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 35 sur les législatives en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, sans surprise, nous allons revenir sur le second tour des élections législatives en Isère. Et l’on peut maintenant dire avec certitude que ces élections ont rebattu les cartes de la représentation du département. Rappelons-nous qu’en 2017, La République en marche avait quasiment tout emporté sur son passage. Seule une circonscription sur dix, en l’occurrence la cinquième, résistait à la vague LREM.
Cinq ans plus tard, la situation est bien différente : au lendemain du second tour, il ne reste plus que quatre députés élus sous la bannière du mouvement Ensemble, le nouvel avatar d’En marche.
C’est aussi le retour de la gauche iséroise à l’Assemblée nationale. Elle n’avait certes pas totalement disparu, puisque la socialiste Marie-Noëlle Battistel était toujours élue sur la cinquième. Mais la coalition Nupes apporte quatre députés de gauche au département. À savoir Cyrielle Chatelain, Élisa Martin, Jérémie Iordanoff. Et toujours, donc, Marie-Noëlle Battistel.
Autant d’élus qui affrontaient au second tour un candidat Ensemble. Preuve sans doute que le macronisme est aujourd’hui identifié comme un mouvement de droite.
Le second tour amène une nouveauté loin d’être anodine
Notons d’ailleurs que, sur les six duels Ensemble/Nupes en Isère, quatre ont été remportés par la coalition de gauche. Seuls Olivier Véran et Élodie Jacquier-Laforge (Modem) battent un candidat Nupes. Et dans les deux cas, semble-t-il, ils ont bénéficié d’un report des voix de la droite… et du Rassemblement national.
Signalons encore, côté droite, que Les Républicains font leur retour à l’Assemblée nationale, avec la victoire de Yannick Neuder sur la septième circonscription.
Le second tour amène aussi une nouveauté loin d’être anodine. À savoir la victoire d’un candidat du Rassemblement national. Le RN était au second tour sur les quatre circonscriptions du Nord-Isère. Alexis Jolly, par ailleurs chef de file départemental du mouvement, a ainsi décroché de justesse un siège à l’Assemblée nationale sur la sixième.
De justesse, car il ne devance son adversaire que de 673 voix. Une adversaire qui n’était autre que Cendra Motin. Le candidat RN l’emporte donc sur une députée sortante LREM. Tout un symbole.
Cette victoire du RN montre aussi une tendance qui se retrouve au niveau national : le barrage républicain ne semble plus opérant. On peut supposer qu’une grande part des voix de gauche sont allées vers les adversaires du RN. Mais les résultats suggèrent aussi qu’une partie non négligeable des voix de droite se sont, pour leur part, reportées sur le Rassemblement national.
L’abstention, grande gagnante du scrutin
Oui, la formule est clichée, mais l’abstention est clairement la grande gagnante du scrutin. Un chiffre suffit à se rendre compte de l’étendue des dégâts : en Isère, seules deux circonscriptions sur dix affichent un taux d’abstention inférieur à 50 %.
La situation n’était pas meilleure lors du premier tour, mais s’est amplifiée en l’espace d’une semaine. Jusqu’à atteindre 57,25 % d’abstention sur la dixième circonscription. Comme quoi, il n’y a pas que les températures qui ont battu des records, ce week-end. »
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