CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 34 du lundi 13 juin, retour sur le premier tour des législatives en Isère.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 34 sur les législatives en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons évidemment parler des élections législatives. Et de comment elles ont démontré, une fois encore, que l’Isère est une terre de contrastes. Ce n’est pas seulement un mauvais slogan d’agence touristique, c’est aussi une réalité politique.
Le Nord-Isère marqué à droite, le Sud-Isère à gauche
Alors que la vague LREM de 2017 avait donné l’impression d’unifier politiquement le département, le premier tour des législatives 2022 remet au goût du jour les tendances traditionnelles. Avec, pour schématiser, un Nord-Isère marqué à droite, et un Sud-Isère marqué à gauche.
Par exemple, le Rassemblement national progresse dans le Nord-Isère. Il était déjà très présent en 2017, puisque sur les quatre circonscriptions du Nord-Isère, trois candidats FN (le parti a entretemps changé de nom) s’étaient qualifiés pour le second tour.
Cette année, toutes les circonscriptions du Nord-Isère ont qualifié un candidat RN. Soit contre une députée sortante de la majorité présidentielle, soit contre le républicain Yannick Neuder. Dans deux cas, le candidat RN arrive même en tête du scrutin. Ce qui ne s’était pas produit il y a cinq ans.
Tout peut arriver
Est-ce que le RN peut remporter une ou plusieurs circonscriptions ? Tout peut arriver. Mais la réserve de voix du RN semble toujours assez faible, les candidats Reconquête affichant des scores aux alentours de 5 %. À moins d’imaginer que les électeurs Les Républicains ne se reportent sur le parti de Marine Le Pen, ce qui n’est pas gagné. De plus, les résultats de la Nupes sont loin d’être négligeables, et l’effet barrage pourrait achever de bloquer les ambitions du RN. Mais il est difficile d’avancer quoi que ce soit au vu des forts taux d’abstention observés.
Et du côté de la gauche ? Elle se positionne en tête, et parfois très largement, sur cinq circonscriptions. Là encore, gardons-nous d’affirmer quoi que ce soit, mais au regard des chiffres, on voit mal comment Élisa Martin pourrait perdre son face-à-face avec Émilie Chalas dans la deuxième circonscription, ou comment Marie-Noëlle Battistel pourrait ne pas être réélue sur la quatrième. En outre, les deux candidates de gauche devancent leurs adversaires de près de 20 points. D’autres duels sont en revanche clairement plus serrés, mais pourraient tourner à l’avantage de la Nupes.
Un macronisme nettement moins flamboyant qu’en 2017 en Isère
Que nous dit ce premier tour, enfin, sur l’état du macronisme en Isère ? Qu’il est nettement moins flamboyant qu’en 2017, c’est certain. Notons tout de même que le parti Ensemble, nouvel avatar de LREM, se qualifie pour le second tour dans neuf circonscriptions sur dix, ce qui n’a rien d’insignifiant. Mais rappelons que, cinq ans plus tôt, les dix candidats LREM arrivaient tous en tête du premier tour. Et qu’aujourd’hui seuls Olivier Véran, dans la première circonscription, et Caroline Abadie, dans la huitième, renouvellent cette performance.
Sans présager, encore une fois, des résultats du second tour, l’affaiblissement est néanmoins manifeste. Et risque de contraindre le mouvement macroniste, du moins en Isère, à s’inscrire plus ouvertement dans le giron de la droite classique pour continuer à exister. »
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