Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 36 du lundi 27 juin, retour sur les difficultés à exercer le métier de journaliste.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF épisode 36 en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui nous allons parler du quartier Mistral de Grenoble. Des festivités y étaient organisées ce samedi 25 juin, à l’occasion du dévoilement de la plaque de sa nouvelle place, dite place des Mosaïques. Mais aussi d’une fresque de l’artiste Aziz Chemingui, « Mistral : passé, présent, futur ». Le tout en présence du maire de Grenoble Éric Piolle et de Laëtitia Rabih, élue métropolitaine en charge de la Politique de la ville.
Mais cela n’a pas été la fête pour tout le monde. En tout cas, pas pour le journaliste de Place Gre’net présent sur place, qui a été pris à partie par un groupe de personnes peu après le départ des officiels. Son tort ? Les avoir photographiés, de dos, en train de réaliser une autre fresque.
En aucune manière le droit à l’image ne s’imposait dans le cas présent. Et pourtant ces personnes se sont octroyées le droit de saisir le téléphone de notre journaliste pour effacer elles-mêmes les photos, non sans se montrer menaçantes verbalement. Mais, heureusement, sans avoir recours à la violence physique.
Et ce n’est pas la première fois que des difficultés sont observées quartier Mistral ou à proximité. Précisons tout de suite qu’il n’est évidemment pas question de stigmatiser un quartier, et encore moins ses habitants. Mais force est de constater qu’il est très compliqué de travailler dans ce quartier pour un journaliste, notamment en raison de la présence très prononcées des dealeurs.
Prendre des photographies ou des images, c’est s’exposer à une réaction immédiate de la part de certains. À tel point que, voici quelques années, une journaliste de Place Gre’net avait fait appel aux services d’un « fixeur ». Autrement dit d’une personne lui indiquant où elle pouvait aller, avec qui elle pouvait parler, et ce qu’elle pouvait prendre en photo. Bref, le genre d’assistant auquel un journaliste a généralement recours en territoire hostile ou en zone de guerre.
Précisons encore que les journalistes ne sont évidemment pas les seuls à devoir adapter leur façon de travailler dans ce quartier. On se rappelle qu’au mois de mars 2022, des guetteurs se sont distingués en arrêtant un bus de la Tag, pour vérifier qu’aucun policier ne se trouvait dedans. Et les facteurs qui effectuent des tournées à Mistral ont droit à un briefing particulier.
En attendant, ce sont les habitants les premières victimes de cette situation.
C’est certain. Les habitants font preuve d’une méfiance très prononcée vis-à-vis des journalistes. Et pour cause, ils craignent des représailles s’ils acceptent de parler avec un média, même sous couvert d’anonymat. À juste titre d’ailleurs : pour avoir échangé avec un journaliste du journal satirique Le Postillon, des personnes ont été par la suite agressées.
Voici quelques temps, un habitant du quartier Mistral avait accepté de nous rencontrer pour évoquer le trafic de drogue. La rencontre avait finalement eu lieu à Saint-Bruno. Et la personne a finalement refusé que nous divulguions ce qu’il nous avait révélé.
L’engagement des agents ou d’associations en faveur du quartier Mistral est indéniable. Il n’en demeure pas moins que Mistral présente des caractéristiques que l’on ne retrouve pas forcément – du moins pas d’une manière aussi prononcée – dans d’autres quartiers dits populaires, comme la Villeneuve ou Saint-Bruno.
Et sans vouloir noircir le tableau, ces difficultés que nous pouvons rencontrer en disent sans doute long sur celles que peuvent subir un certain nombre d’habitants. Contraints, visiblement, de les passer sous silence. »
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Echo des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquez sur l’image pour accéder à toutes les chroniques)
4 commentaires sur « Chronique Place Gre’net – RCF épisode 36 : « Les difficultés à exercer le métier de journaliste dans certains quartiers » »
Je persiste à vous déclarer « victime » et vous invite
à revoir la carte des quartiers de Grenoble …
Revoir aussi le lien qui renvoie à votre décapant article !
Je vous remercie pour votre persistance mais j’ai répondu. Cordialement.
Place Gre’net, comme d’autres médias,
victime de désinformation, désinforme …
En effet, la place des Mosaïques,
– ex-place Mistral Eaux-Claires -,
N’est PAS située dans Mistral,
mais au sud des Eaux Claires.
Bonjour, le quartier Mistral n’en est pas moins à (grande) proximité de la place, et pour rappel la Fête organisée par la Ville concernait le quartier Mistral avec dévoilement d’une fresque intitulée « Mistral : passé, présent, futur ». Vos accusations de désinformation à notre endroit sont infondées et outrancières. Cordialement.