FOCUS - La proposition de recapitalisation de Grenoble Habitat par la Métro a entraîné un nouveau débat fratricide au sein de la majorité de gauche, lors du conseil métropolitain du vendredi 30 septembre 2022. Objectif poursuivi par ses promoteurs: augmenter la présence actionnariale de la Métropole au sein du bailleur social et ainsi contrer la procédure de vente des parts de la Ville de Grenoble.
Entre la Ville et la Métropole de Grenoble, les passes d'armes autour du dossier Grenoble Habitat se suivent et se ressemblent... beaucoup. Nouvel exemple à l'occasion du conseil métropolitain du vendredi 30 septembre, au cours duquel les élus ont débattu sur une nouvelle proposition de la majorité. À savoir, que la Métro augmente sa participation dans le capital du bailleur social pour y renforcer sa présence en tant qu'actionnaire.
Objectif? Contrer la procédure de mise en vente des actions de la Ville de Grenoble, alors que la municipalité a lancé un appel à manifestation d'intérêt (Ami) pour en retirer 34 millions d'euros en deux versements. Soit (beaucoup) moins que les 45 millions prévus dans le cadre d'une cession des actions GH de la Ville à la Métropole. Une cession finalement abandonnée face à l'hostilité des élus métropolitains.
Les salariés de Grenoble Habitat ont manifesté leur colère en conseil
La crainte de la Métropole est de voir Grenoble Habitat tomber entre les mains d'un grand groupe national, qui priverait la société d'économie mixte (Sem) de sa gouvernance locale. Une crainte également exprimée par les salariés du bailleur social, qui ont manifesté leur colère devant les locaux de la Métropole, puis dans l'enceinte même du conseil métropolitain, avant d'être invités à prendre la parole par le président Christophe Ferrari.
Grenoble Habitat, ce sont 4 500 logements sur la région grenobloise... et quatre-vingt salariés "dont une partie va perdre son emploi", a alors indiqué Aurélien Adam, membre du CSE de la société. Celui-ci est en effet convaincu que la vente des actions de la Ville de Grenoble, actionnaire majoritaire, ne peut qu'entraîner des suppressions de postes. "Tout ça pour un chèque!", dénonce-t-il.
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 70 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous
Une réflexion sur « Grenoble Habitat à nouveau au cœur des débats de la Métropole, sur fond de proposition de recapitalisation »
La fusion de Grenoble Habitat avec ACTIS au sein d’une SEM métropolitaine était la réponse adaptée aux deux etablissements et pour que la Métropole se dote d’un outil performant pour répondre aux défis climatiques et faire face aux besoins d’hébergements dans une communauté ‑territoire de plus en plus contrainte. Les deux entités Métropole et commune de Grenoble jouent un petit jeu de marchands de tapis dans un secteur où la solidarité devrait être la règle absolue. MM Ferrari et Piolle écoutez les gestionnaires, gens de terrain qui se coltinent la fiente que vous générez depuis deux ans. En tant qu’ancien administrateur d’ACTIS, débarqué en 2019 de son CA pour avoir regardé les comptes d’un peu trop près, je sais ce qu’il en est !