DÉCRYPTAGE – Alors que Grenoble figure en très mauvaise place dans le domaine des îlots de chaleur urbains (ICU), le sujet a fait débat au conseil municipal de juin 2022. Et, depuis, la polémique et les questionnements subsistent dans le contexte d’un été particulièrement chaud, entre critiques de l’opposition et initiatives revendiquées de la municipalité.
Grenoble, un nid à îlots de chaleur ? C’est ce qu’indiquent les données de chercheurs du CNRS et de Météo France. Des données compilées par France Info dans un article publié en août 2021, puis reprises par Le Dauphiné libéré dans un article paru le 17 juin 2022. De quoi donner un coup de chaud aux élus grenoblois, alors que l’été 2022 multiplie les épisodes de canicule et se révèle particulièrement éprouvant en ville.
Les conclusions sont en effet sans appel. Selon l’infographie réalisée par France Info, Grenoble compte 80 % d’habitants confrontés à des îlots de chaleur de forte intensité, et 17 % à des îlots de chaleur d’intensité « non négligeable ». Pire encore, c’est la seule commune de France, hors Paris, à présenter un îlot de chaleur dont la valeur atteint + 5,58 degrés. Là où Lyon et Lille sont en-dessous des 5 degrés.
Prise de bec au conseil municipal sur les îlots de chaleur
Face à ces données, qui ne dataient pourtant pas d’hier, la réaction politique ne s’est pas fait attendre. « Triste record pour Grenoble », a lancé par voie de communiqué le groupe d’opposition Société civile, mené par Alain Carignon. Pour qui « les Grenoblois sont mis en danger par une municipalité qui a remplacé l’action concrète par l’incantation et la com ». En visant notamment la politique de « bétonisation » que mènerait la Ville.
Un îlot de chaleur, c’est quoi ?
L’îlot de chaleur urbain (ICU) se définit par un phénomène de microclimat en milieu urbain, qui s’observe de jour mais aussi, sinon surtout, de nuit. Les températures observées en ville sont ainsi supérieures à celles enregistrées dans les zones urbaines ou naturelles périphériques, ou à la moyenne régionale. Le phénomène n’aurait rien de nouveau, et aurait été observé dès le début du XIXe siècle à Londres.
Le lundi 27 juin, à l’occasion du conseil municipal, l’élue d’opposition Société civile Brigitte Boer n’a pas manqué de revenir sur le sujet. « Chaque nouvelle opération de densification augmente la température. Depuis huit ans, la municipalité n’a créé aucun grand espace de respiration, alors qu’elle a beaucoup urbanisé », a‑t-elle lancé. En appelant à « sanctuariser l’ensemble des espaces verts de Grenoble ».
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Une réflexion sur « Îlots de chaleur : Grenoble, mauvaise élève et sous les critiques de l’opposition, veut faire mieux »
La photo du cours Berriat est éloquente : du coté au soleil on cuit et c’est du côté déjà à l’ombre que la mairie a choisi de mettre des arbres.
Bêtise ? Incompétence ? Les deux. ICI C’EST GRENOBLE.
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