CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 32 du lundi 23 mai, retour sur la religion… et la laïcité à Grenoble.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF épisode 32 en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler de religion… et de laïcité. Un sujet complexe, voire polémique, que nous allons aborder sous l’angle local en nous penchant sur le maire de Grenoble, Éric Piolle.
Difficile en effet d’ignorer les vagues produites par l’autorisation du burkini dans les piscines grenobloises, et les nombreuses déclarations sur la laïcité qui en ont découlé. Une laïcité mise à toutes les sauces, ce que n’a pas manqué de dénoncer, à raison, le maire de Grenoble.
Éric Piolle, un non-croyant qui se rend à la messe le dimanche
Mais les liens d’Éric Piolle avec la religion ne sont pas simples. C’est le moins que l’on puisse dire. Il s’est lui-même décrit à plusieurs reprises comme un non-croyant. Un non-croyant qui, tout de même, se rend à la messe le dimanche, comme le soulignait La Croix dans un portrait en 2020. Un non-croyant qui, toujours dans cette même description, explique trouver des “sources d’inspiration” dans le christianisme.
Et cela se retrouve dans ses déclarations publiques. Par exemple quand, pour parler d’écologie, le maire de Grenoble a mis sur un pied d’égalité les marches pour le climat et l’encyclique du pape sur l’environnement.
Éric Piolle est également un non-croyant qui a parfois une drôle de manière de parler… des non-croyants. Sur les réseaux sociaux, lors du débat sur le burkini, le maire de Grenoble a ainsi écrit : “Pourquoi cette obsession de nier la vie spirituelle des Françaises et des Français ? Ne sommes-nous que des consommateurs ?”. Les athées, agnostiques et autres incroyants apprécieront d’être ramenés au rang de simples clients de la vie.
Un calendrier religieux… avec le logo de la Ville de Grenoble
Mais y a‑t-il eu des entorses à la laïcité du côté de Grenoble ? Nous nous étions en tout cas posé la question autour du calendrier interreligieux. Un calendrier qui, comme son nom l’indique, se veut un message de concorde entre les religions, ce que l’on ne peut que saluer.
Il existe depuis de nombreuses années et a toujours bénéficié du soutien logistique de la mairie de Grenoble. C’était déjà le cas sous Michel Destot. Mais c’est durant le mandat d’Éric Piolle que le logo de la Ville y a fait son apparition.
La chose est d’autant plus paradoxale qu’Éric Piolle a récemment plaidé pour la disparition des mentions des fêtes religieuses dans le calendrier grégorien. En revanche, la présence du logo officiel de la Ville sur un calendrier cent pour cent religieux ne lui pose aucun souci.
Cependant, il n’est pas le seul à se montrer ambivalent en la matière. Rappelons que, chaque hiver, Laurent Wauquiez fait installer une crèche au sein de l’hôtel de Région Auvergne-Rhône-Alpes, en affirmant que le but est de mettre en valeur la tradition des santonniers ardéchois. Certes, mais l’Ardèche est aussi connue pour ses criques et ses pantins d’Annonay, et Laurent Wauquiez ne les expose pas.
La religion et la spiritualité tiennent une place importante dans notre société, et garantir une étanchéité absolue avec la sphère publique ou politique est certainement illusoire. Reste qu’Éric Piolle (même s’il est loin d’être le seul) donne l’impression d’avoir le culte entre deux chaises. »
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)