CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 31 du lundi 16 mai, retour sur le débat autour de l’autorisation du burkini à Grenoble.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 31 sur le burkini en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, et cela n’étonnera personne, nous allons parler du burkini. Et, pour être francs, nous aurions aimé aborder d’autres choses, mais l’actualité locale tourne tellement autour de ce sujet qu’il est difficile de faire autrement. C’est en effet ce lundi 16 mai que le conseil municipal de Grenoble doit statuer sur l’autorisation, ou non, du burkini dans les piscines municipales de la commune. Rappelons que cela fait plusieurs années que le groupe activiste l’Alliance citoyenne réclame cette autorisation. Et ce, à grand renfort de manifestations et de coups d’éclat.
Nouveau chantage aux subventions de Laurent Wauquiez
L’annonce d’une possible autorisation du burkini a suscité beaucoup de réactions. On a même envie de dire, énormément de réactions. Il est rare qu’un fait d’actualité occasionne autant de communiqués et de prises de position que celui-là. Des communiqués de soutien comme des communiqués de rejet. Chacun y allant au passage de son interprétation de la laïcité, de la séparation des Églises et de l’État, des droits des femmes ou des libertés vestimentaires.
Sans surprise, les charges les plus virulentes proviennent des rangs de la droite ou de l’extrême droite. Avec notamment un nouveau chantage aux subventions (difficile de l’appeler autrement) venant du président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. Ce dernier a ainsi annoncé qu’il couperait toutes les aides régionales à la Ville de Grenoble si elle autorisait le burkini dans ses piscines. Une menace qu’il avait, par ailleurs, déjà formulée au mois de mars.
Et à gauche aussi il y a de l’eau dans le gaz. Les élus d’opposition socialistes du Conseil départemental, pourtant unis au sein d’un même groupe avec des élus communistes, écologistes et insoumis, ont fait savoir leur désapprobation.
Une démarche inédite de la Métropole
De même, un communiqué officiel de la Métropole dénonce la volonté de la Ville de Grenoble d’autoriser le maillot de bain couvrant. Non seulement par opposition de principe à sa symbolique, mais aussi parce qu’une telle décision revient à placer les autres maires du territoire au pied du mur. La tribune se veut transpartisane, et l’on y retrouve, par exemple, le nom du maire écologiste de Meylan, Philippe Cardin, ou de la première adjointe communiste de Saint-Martin-d’Hères, Michèle Veyret.
Précisons qu’une telle démarche de la part de la Métropole est inédite, du moins avec cette ampleur. Tout comme l’est l’opposition frontale de plusieurs élus de la majorité grenobloise à l’autorisation du burkini. Une dizaine de ses membres comptent en effet donner de la voix, dont certains font partie de l’équipe d’Éric Piolle depuis 2014, comme Hakim Sabri.
Après avoir occasionné la démission d’une élue (nous en parlions lors d’une précédente chronique), la question du burkini revient donc semer les graines de la division. Et, cet après-midi, l’unité de la majorité de Grenoble risque fort d’être aux abonnés absents. Elle ne peut pas, elle a piscine ! »
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