FOCUS – L’année 2022 marque la 20e édition du Printemps du livre de Grenoble, du 30 mars au 6 avril. Une édition qui retrouve son format “physique” après deux années marquées par les restrictions sanitaires. Le tout avec une volonté affichée de privilégier l’aller-vers, à travers des formes variées et des lieux multiples.
Après une édition 2020 entièrement en ligne, puis une édition 2021 dans un format « hybride et sécurisé », Le Printemps du livre est de retour à Grenoble du 30 mars au 6 avril dans une version 100 % physique, libérée des restrictions sanitaires. Un « vrai bonheur » que n’a pas manqué de souligner la directrice du réseau des bibliothèques de Grenoble, Isabelle Westeel, à l’occasion de la présentation de l’événement.
Présentation du Printemps du livre 2022 à la Bibliothèque d’étude et de patrimoine. De gauche à droite : Isabelle Westeel, Lucille Lheureux, Éric Piolle et Carine d’Inca. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Mais ce retour à la normale ne fait pas du Printemps du livre 2022 une édition forcément comme les autres. D’abord, parce qu’il s’agit de la vingtième édition du rendez-vous. Ensuite, parce qu’il s’inscrit dans le plan lecture de la Ville de Grenoble, avec une volonté de toucher des publics éloignés de la culture. Sans oublier, enfin, Grenoble Capitale verte européenne, un titre qui a forcément influencé quelques éléments de programmation.
Une volonté « d’aller-vers »
Le mot d’ordre de l’édition 2022 du Printemps du livre ? L’aller-vers. Une démarche revendiquée par le maire de Grenoble Éric Piolle autant que par son adjointe aux Cultures Lucille Lheureux. Qui fait le lien entre le rendez-vous littéraire du printemps et celui, musical, de l’été qu’est le Cabaret frappé. Deux événements, juge-t-elle, qui ont pour objectif « d’exercer sa citoyenneté » et « de faire communauté ensemble ».
Le visuel du Printemps du livre 2022 de Grenoble est signé Jeanne Macaigne, l’une des artistes invitées du festival. © Ville de Grenoble
C’est pourquoi la programmation privilégie la diversité des formes, au-delà du seul principe de la lecture, activité la plupart du temps intime ou solitaire. Depuis une lecture en musique avec Arnaud Cathrine et Constance Dollé, à des projections en partenariat avec la Cinémathèque de Grenoble. En passant par des lectures publiques, du théâtre… ou même un escape game et un parcours d’observation parc Paul-Mistral.
Pour la directrice du Printemps du livre Carine d’Inca, les formes parlées, théâtralisées ou musicales sont des alliées logiques de la lecture. « Cela permet que le public soit mis directement en lien avec le texte, [et] donne à entendre la force des mots, de la langue portée sur scène », explique-t-elle. Convaincue que cette « manière sensible de porter le livre » incite à s’y plonger soi-même ensuite.
Des « éclats de lecture » un peu partout en ville
Pour mieux “aller vers”, le Printemps du livre entend encore se manifester sur l’ensemble du territoire grenoblois. Si la Bibliothèque d’étude et du patrimoine reste le « camp de base » du festival, Éric Piolle rappelle qu’il s’invite également dans les autres bibliothèques et les maisons des habitants. De même qu’au Musée de Grenoble pour des « lectures en correspondances », ou au Muséum du Jardin des plantes.
Un aperçu des invités pour l’édition 2022 du Printemps du livre de Grenoble. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Initiés en 2021, les « éclats de lecture » ont pour leur part l’ambition d’investir l’espace public dans son ensemble. Des histoires de printemps par Anagramme au parc Flaubert, des « récits à la volée » d’Aurélie Loiseau place Valentin-Haüy, une déambulation en costumes de la compagnie Bardanes dans le centre commercial Grand’Place… Là encore, le programme (à retrouver en ligne) propose une diversité de formes et de lieux.
Les thèmes dominants ? L’environnement, Green Capital oblige, mais aussi l’égalité entre femmes et hommes via le regard et les interventions de plusieurs écrivaines invitées. Une façon, souligne Isabelle Westeel, de porter les « enjeux des transitions écologiques mais aussi sociales », propres à un festival résolument ancré dans la littérature actuelle … et les « débats contemporains ».