FOCUS – Le Printemps du Livre de Grenoble propose, du 20 au 24 mars, un programme des plus varié pour sa 17e édition. En plus des rencontres traditionnelles, le festival a conçu au fil des années de multiples formats novateurs. Enfants et adultes découvriront ainsi un karaoké littéraire, des lectures musicales, des performances, et même des rencontres animées par de jeunes lecteurs. L’occasion pour les visiteurs de rencontrer les auteurs dans un cadre différent.
Donatella di Pietrantonio, autrice invitée du Printemps du Livre de Grenoble 2019.
Comme tout festival littéraire, le Printemps du Livre de Grenoble place au cœur de sa programmation les auteurs et les œuvres que le public vient découvrir. Cette année ce ne sont pas moins de 46 auteurs que l’on pourra rencontrer à travers plus d’une centaine d’événements.
Cependant, le festival se démarque par sa volonté d’impliquer au maximum les lecteurs. C’est ainsi qu’on pourra assister au fil de la semaine à plusieurs rencontres animées par les lecteurs eux-mêmes.
Le vendredi 22, des lycéens de l’agglomération pourront questionner des auteurs lors de rencontres ouvertes au public. On entendra par exemple les élèves de 2nde du Lycée Louise Michel interroger Antoine Wauters au Musée à 13 h 30.
Les étudiants de l’université inter-âges sont également impliqués. Ils animeront le samedi une rencontre en italien avec Donaella di Pietrantonio (à 10 h 30 à la Bibliothèque municipale internationale, 6 place de Sfax).
Ces rencontres, souvent « plus naturelles », parfois surprenantes, séduisent visiteurs et auteurs depuis déjà trois ans. Selon l’organisatrice du festival, Carine d’Inca, elles ont également permis de relocaliser à l’intérieur du festival des rencontres qui se déroulaient auparavant en milieu scolaire.
« Cela apporte un peu de fraîcheur et de jeunesse au festival, et en même temps cela incite les jeunes à découvrir le reste de la programmation, qu’ils ne seraient probablement pas venus voir autrement », commente-t-elle.
Le karaoké littéraire, un nouveau format, 100 % participatif
Cette année, le festival expérimente également un nouveau format, 100 % participatif : le karaoké littéraire. Une manière originale de découvrir un panel de textes des auteurs invités.
« Les gens choisissent un texte parmi ceux proposés. Ils ont quelques minutes pour s’en imprégner, puis ils viennent le lire sur scène, accompagnés par un musicien », explique Carine d’Inca.
« Nous avons testé ce format pendant la Nuit de la Lecture et les gens ont adoré. Avec la musique, même si on n’est pas habitué à lire à voix haute, le résultat est toujours beau. »
Si vous souhaitez tenter l’expérience, rendez-vous le mercredi 20 mars à 18 h 30 à la Bibliothèque Centre-ville.
Des booktubes qui ont la côte
Autre manière d’impliquer les lecteurs : le festival incite tout un chacun à s’essayer à la création de « booktubes ». Un booktube, c’est une courte vidéo où une personne conseille un livre qu’elle a apprécié. Au Printemps du Livre, ceux reçus sont diffusés au musée dans une « boîte à booktubes » pendant toute la durée du festival. Et certaines vidéos sont même utilisées pour introduire des rencontres. Elles seront aussi relayées sur la page Facebook du Printemps du Livre dans les semaines suivant l’événement.
Capture d’écran d’un booktube réalisé par les élèves de 1ère du Lycée Stendhal dans le cadre du Printemps du livre de Grenoble 2018
« Nous recevons chaque année une soixantaine de vidéos », explique Maëlle Sagnes, coordinatrice de la programmation jeunesse. Ce sont essentiellement des scolaires qui se prêtent à l’exercice, de la primaire jusqu’aux étudiants de l’université. Les enseignants, parfois réticents lorsqu’ils ne maîtrisent pas le format, « se prennent au jeu une fois qu’ils y ont goûté » et réitèrent volontiers l’expérience chaque année.
Pour participer, vous pouvez visiter la section booktube du site du festival, qui vous expliquera la marche à suivre, tutoriel à l’appui !
Des événements dans toute l’agglomération
Du vendredi au dimanche, c’est au Musée de Grenoble que s’installe le cœur du festival, déployant des événements dans tout le centre-ville. Mais les organisateurs du Printemps du Livre de Grenoble, désireux de rendre l’événement accessible à tous, ont également imaginé des événements “délocalisés” dès le mercredi.
François Beaune, auteur invité du Printemps du Livre de Grenoble 2019.
Ainsi, ce ne sont pas moins de trente-deux rencontres publiques qui auront lieu partout dans l’agglomération, notamment dans des bibliothèques de quartier, pour permettre à tous de profiter des rencontres avec les auteurs : à Jarrie, Saint-Égrève, Échirolles, Saint-Martin-d’Hères, Saint-Jean-de-Maurienne, Fontaine…
Des événements se tiendront également dans des espaces associatifs, pour encourager la mixité sociale et l’accès à la culture des publics défavorisés.
On pourra ainsi rencontrer l’auteur de bande dessinée Baudoin au Point d’Eau, le vendredi 22 mars à 12 heures, ou encore François Beaune au Café Nicodème le même jour à 15 heures.
Lectures musicales et performances
Chacun connaît le format classique des rencontres littéraires : un auteur ou une autrice, interrogée par un spécialiste, s’exprime devant un public attentif. Pour Carine d’Inca, « ce format reste essentiel car il permet d’aller loin, d’approfondir l’analyse du travail d’un auteur ». Mais il est également important de proposer des formats variés, qui permettent aux visiteurs de vivre des expériences singulières.
Table ronde au Printemps du Livre de Grenoble.
Les plus jeunes pourront ainsi assister à Spinder (samedi 23 à 17 heures au musée), une lecture bilingue avec ambiance sonore. Ou bien encore à la lecture de la pièce Crayons de couleuvres de Carine Lacroix par la compagnie théâtrale des Mangeurs d’étoiles (samedi 23 à 11 heures, salle Messian).
Un « duo performé » par la dessinatrice Catherine Meurisse et la chorégraphe DD Dorvillier aura lieu au théâtre municipal.
Les adultes ne sont pas en reste. Eux aussi auront droit à des lectures en musique ou dessinées, et même à un “duo performé” par la dessinatrice Catherine Meurisse et la chorégraphe DD Dorvillier au théâtre municipal.
« Lectures en correspondance »
Depuis qu’il s’est installé dans le musée en 2015, le festival a par ailleurs fait sa spécialité d’un format nommé « lectures en correspondance » (en référence à Baudelaire).
« On propose aux guides du musée de lire le livre d’un auteur invité, puis d’y associer une œuvre de la collection », explique Carine d’Inca.
« Lecture en correspondance » lors du Printemps du Livre de Grenoble.
Pendant le festival, l’auteur ou l’autrice vient faire une lecture au musée devant l’œuvre choisie. Le guide explique le choix de l’œuvre, puis un échange s’engage avec le public autour du lien entre le tableau et le livre. « C’est la plus belle chose de ce festival, ou en tout cas c’est ce que je préfère ! », s’enthousiasme Carine d’Inca.
Ce format se décline avec les « parcours en correspondance » qui s’intéressent aux échos entre les travaux d’illustrateurs ou de dessinateurs et les œuvres du musée.
« Parcours en correspondance » lors du Printemps du Livre de Grenoble.
Le festival propose également plusieurs expositions, dont « Droits des femmes : la route est encore longue », qui rassemble les dessins caustiques de la dessinatrice de presse Adene sur des thématiques féministes.
Pour cette nouvelle édition, le Printemps du Livre continue donc de faire le pari de la diversité des formats et des ambiances pour attirer de multiples publics. Il s’agit de rendre la lecture plus accessible, plus amusante, car « on n’est pas sérieux, quand on a 17 ans » rappelle le festival… qui fête justement cette année sa 17e année d’existence.
Diane Hentsch
L’intégralité du programme est à découvrir sur le site du Printemps du Livre de Grenoble.