FIL INFO – Début d’année mouvementé à la déchetterie Jacquard de Grenoble. Pour protester contre les conditions de mise en œuvre des 1607 heures annuelles, des agents grévistes de la Propreté urbaine ont en effet décidé de bloquer le site, à grands renforts de braseros dans lesquels brûlent pneus et cagettes.
« Les 1607 heures, nous ne sommes pas contre les faire, mais la forme nous a déplu. » Ainsi s’exprime un agent de la Propreté urbaine de Grenoble, qui participe au blocage de la déchetterie Jacquard débuté jeudi 6 janvier 2022 au matin. Blocage volontairement spectaculaire, avec mise à feu de pneus et de cagettes dans des braseros, et qui devrait se poursuivre toute la journée.
La forme ? Alors qu’en majorité les agents de la Ville de Grenoble devront effectuer sept minutes de travail supplémentaire par jour pour rattraper les 1607 heures annuelles imposées par la loi, les règles ne sont pas les mêmes pour ceux de la propreté urbaine. « Nous, [la Ville] nous propose de faire deux heures de plus sur quatorze jours quand ça les arrange », dénonce l’agent gréviste.
Deux délégations déjà reçues par la Ville
Une organisation spécifique que les personnels ont découverte sur le tard, explique encore l’agent. « On l’a appris lundi [3 janvier 2022] à midi, et mardi on était en grève ! », décrit-il. Sur les 150 agents “manuels” que compte environ le service de la Propreté urbaine de Grenoble, la moitié serait actuellement en grève. Avec des perturbations sur les sites de dépôt, ou par exemple dans le ramassage des cagettes sur les marchés.
Où en est le dialogue avec la municipalité ? Une première délégation, reçue par les services et des élus dès le mardi 4 janvier sans visiblement convaincre les grévistes, a été suivie d’une autre le mercredi 5 janvier : « Ils ont commencé à comprendre, mais rien n’a été décidé », soupire l’agent. Le mouvement devrait se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine.
Par voie de communiqué, la Ville de Grenoble indique avoir fait constater « par huissier » le blocage de la déchetterie Jacquard. Des négociations sont en cours et une nouvelle rencontre doit avoir lieu le 7 janvier, indique encore la municipalité.
« La Ville déplore que ces revendications perturbent le service public aux usager-es alors qu’elles ont été discutées pendant les six mois de dialogue social précédant le vote en décembre de la délibération sur ce sujet. Dans ce cadre, les propositions faites aux agent-es de la propreté urbaine ont déjà évolué à trois reprises, avec l’idée de concilier les nécessités de service public et les conditions de travail des agent-es. », conclut le communiqué.
[encadré ajouté le 6 janvier 2022 à 18 h 20]