FOCUS - Après la suspension pour « diffamation » d'un enseignant accusé d'islamophobie et l'arrêt des financements de la Région, la polémique n'en finit pas de fragiliser l'Institut d'études politique de Grenoble (IEP). En réponse à un communiqué de sa direction, une lettre ouverte d'intellectuels à Frédérique Vidal et une tribune d'anciens élèves de l'IEP ont récemment émaillé la chronique. Dernières réactions en date, celle du Parti socialiste de l'Isère et le décryptage en immersion de Haoues Seniguer, maître de conférences à Sciences Po Lyon.
Depuis la mi-décembre, la polémique qui a fragilisé l'image de Sciences Po Grenoble (IEP) n'en finit pas d'enfler après la suspension par sa hiérarchie de l'enseignant Klaus Kinzler pour « diffamation » au motif qu'il aurait failli « à son obligation de réserve et de discrétion ». Accusé d'islamophobie, le professeur s'était en effet largement défendu dans la presse, mettant notamment en cause la supposée « dérive » de son établissement.
Une dérive « “wokiste”, idéologique et communautaire » dénoncée par certains, dont Laurent Wauquiez, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Lequel n'a pas hésité à suspendre ses financements et ses coopérations avec l’établissement.
Dès le lendemain de cette annonce, la direction de l'IEP s'est fendue d'une mise au point portant tant sur le fond que sur les conséquences de cette décision. « Le soutien financier de la Région ne consiste pas en des subventions mais essentiellement en l'attribution de bourses aux étudiants, de soutien aux projets de formation continue et à l'action sociale, rappelle la direction. Notamment pour faciliter l'accès d'un jeune public éloigné ou empêché à l'enseignement supérieur et à l'emploi ».
L'IEP regrette ainsi une décision risquant d'affecter en premier lieu des étudiants et publics précaires, « motivée davantage par un motif politique que par la réalité de la situation au sein de l'institution ». Et ce alors même, souligne l'institut, « que l'IEP aurait à gagner du soutien de tous les acteurs soucieux de l'intérêt des étudiants et de la communauté universitaire ».
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