FLASH INFO — Alors que le maire de Grenoble adresse un courrier au chef de l’État pour alerter sur « l’ultra-droite », le groupe d’opposition municipale de la Société civile mené par Alain Carignon dénonce pour sa part, par voie de communiqué, une ville de Grenoble « capitale de l’islamo-gauchisme ».
En cause ? Une conférence prévue le 6 décembre à la Maison du tourisme, intitulée « Islamisme et Frères Musulmans en France : entre fantasmes et réalités ». Et ceci, ajoutent les opposants, « dans le cadre des journées organisées par l’Alliance Citoyenne qui promeut l’usage du burkini dans les piscines municipales ». Les journées en question ? Un cycle de conférences baptisé « Genre et discriminations : Comprendre pour faire face ».
Dans son communiqué, Alain Carignon rappelle qu’un Isérois compte parmi les victimes des attentats du Bataclan, et qu« Éric Piolle « avait d’ailleurs organisé à Grenoble avec Edwy Plenel une journée “contre l’état d’urgence” après ces attentats ». L’opposant revient encore sur le soutien apporté au CCIF par la Ville de Grenoble. Le Collectif contre l’Islamophobie en France avait été dissous en 2020 suite à l’assassinat de Samuel Paty.
Alain Carignon dénonce par ailleurs la « connivence » de la municipalité grenobloise avec le Mois décolonial. Décrit comme un « mois de la honte [qui] promeut les thèses racialistes, indigénistes et décoloniales ». Conclusion d’Alain Carignon ? « Grenoble, ville Compagnon de la Libération, ne peut pas devenir la capitale de cet islamo-gauchisme à l’opposé des valeurs universelles de la Résistance défendues par tant de héros ».
Suite à la publication de notre Flash info, l’Alliance Citoyenne de l’agglomération grenobloise adresse ce « droit de réponse » aux propos d’Alain Carignon :
« Du 2 au 11 décembre, nous organisons une série de conférences autour des questions de discriminations, de genre, d’islamophobie ou encore sur l’islamisme. Pour l’occasion, des universitaires renommé.es et reconnu.es dans leurs champs de recherche tels qu’Haoues Seniguer, Julien Talpin ou encore Eléonore Lepinard ont accepté de se déplacer à Grenoble.
Ces conférences sont ouvertes à toutes et à tous et sont gratuites. L’objectif de la démarche est clair : sortir des logiques d’anathèmes et de polarisation extrême qui saturent l’espace politico-médiatique au profit d’un débat rationnel.
En reprenant l’expression « islamo-gauchiste », qu’il se garde bien de définir, l’ancien Maire de Grenoble, condamné en 1996 pour des faits de corruption, contribue à son échelle à polluer le débat public et à stigmatiser les militant.es qui s’organisent pour une ville ouverte et tolérante.
Les Grenoblois.es méritent mieux que des déclarations à l’emporte-pièce d’élu.es qui peinent à exister politiquement autrement que par l’outrance »