FOCUS – Soleeo, entreprise à but d’emploi en devenir, a inauguré ses locaux à Échirolles, ce mardi 16 novembre 2021. Des locaux indispensables pour lui permettre de démarrer son activité et de démontrer qu’elle sera bien opérationnelle dès l’obtention de l’habilitation du territoire, attendue début 2022. Le tout dans le cadre du dispositif Territoire zéro chômeur de longue durée, auquel participent conjointement Grenoble Alpes Métropole et la Ville d’Échirolles.
« Le projet Territoire zéro chômeur de longue durée, c’est presque une utopie, mais nous sommes en bonne voie pour la réaliser. » Claire Dupin, future directrice de l’association Solidarité pour l’emploi à Échirolles Ouest (Soleeo), a affiché clairement son optimisme lors de l’inauguration de ses locaux, mardi 16 novembre.
L’association a vu le jour le 17 mars 2021, dans le cadre de la candidature au dispositif d’État Territoire Zéro chômeurs longue durée (TZCLD) par la Métro, la Ville d’Échirolles et l’ensemble des parties prenantes du projet. Et elle a bien vocation à devenir la future entreprise à but d’emploi (EBE) du territoire. Or l’obtention de ces locaux était décisive pour sa candidature. Soleeo peut ainsi démarrer son activité et démontrer que l’EBE sera opérationnelle dès l’obtention de l’habilitation, attendue pour début 2022. Objectif : embaucher des demandeurs d’emploi sans condition en CDI à temps choisi, au Smic.
Situés au 2 rue Pablo-Picasso, les nouveaux locaux de Soleeo se trouvent dans l’ancienne maison pour l’égalité femmes-hommes, mise gratuitement à disposition par la Ville d’Échirolles. Cet espace devrait permettre d’accueillir d’ici cinq ans plus de 150 salariés en CDI. Georges Van Billoen, président de l’association depuis le 15 octobre 20211Mario Bellone lui a alors passé la main afin de devenir salarié de la future entreprise à but d’emploi, souhaite qu’à travers ce lieu « les personnes privées d’emploi soient heureuses d’exercer leur droit à l’emploi et fières de participer au dynamisme de leur territoire. »
« Remettre le pied à l’étrier » aux quelque 300 chômeurs d’Échirolles Ouest
Renzo Sulli, maire d’Échirolles, a quant à lui salué une dynamique solidaire, capable de « remettre le pied à l’étrier » aux quelque 300 chômeurs d’Échirolles Ouest, en leur proposant de rendre des services utiles localement mais non satisfaits. Notamment dans des activités favorisant le développement durable, comme la réparation de cycle et le réemploi de jouets.
Le TZCLD : une autre logique
Le TZCLD consiste à inverser la logique d’offre et de demande d’emploi, comme l’explique les partenaires du projet : « partir des compétences et souhaits des personnes afin de produire autant d’emploi adaptés aux personnes que nécessaire pour supprimer la privation d’emploi à l’échelle locale ». Le modèle économique de TZCLD repose en grande partie sur l’« activation » des dépenses sociales liées au chômage, à laquelle s’ajoute le chiffre d’affaires de l’entreprise à but d’emploi.
Claire Dupin, futur directrice de l’association, a quant à elle évoqué « une démarche vertueuse » , capable d’aider les habitants à retrouver confiance en eux et en leurs capacités. « Nous souhaitons que Soleeo soit une entreprise dans laquelle les gens se sentent bien », a‑t-elle déclaré.
Ce projet m’a permis de sortir de l’isolement et d’envisager la perspective de décrocher un emploi », a témoigné pour l’occasion Nadia, habitante du quartier jusque-là au chômage. Et Odile Aury, représentante du collectif TZCLD de l’agglomération grenobloise, l’assure : « L’aventure ne fait que commencer. » L’association, la Ville et la Métro promettent « près de 300 emplois », répartis de la façon suivante sur les cinq prochaines années : 158 salariés en CDI chez Soleeo et 116 salariés dans les entreprises locales partenaires.
« Nous disposons, là, d’un moyen d’aider les personnes à se remettre en selle sans engendrer de coût supplémentaire à la société », a enfin tenu à rappeler Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole. « Parmi les projets portés sur les dix dernières années, c’est sans aucun doute celui qui a le plus de sens en matière d’emploi » a‑t-il déclaré. Prochaine étape, selon lui : reconduire cette démarche sur d’autres territoires de la métropole, tout autant concernés par la privation d’emploi.
Difficile toutefois de dresser un bilan à ce stade, alors que le projet a rencontré au démarrage des difficultés à mobiliser des personnes sans emploi sur le territoire et que l’association entre tout juste dans la phase opérationnelle. Elle lance d’ailleurs un recueil de financement participatif citoyen sur la plateforme HelloAsso, afin de recueillir des fonds pour ses premiers investissements.
Les nouveaux locaux accueilleront des café-rencontres tous les vendredis de 14 h 30 à 16 h 30, mais également des activités comme des ateliers coutures.