FOCUS – La justice administrative a condamné, ce vendredi 22 octobre 2021, la Ville de Grenoble à verser 1 500 euros à la Métropole. Ce au titre des dépens concernant une requête en référé de la Métro demandant le rétablissement de la circulation sur le pont Esclangon dans le sens Grenoble-Fontaine. La Ville de Grenoble a réagi en affirmant se préoccuper avant tout de la sécurité des piétons, personnes à mobilité réduite et cyclistes lors de leur traversée du pont.
Après sa décision ordonnant à la Ville de Grenoble la suspension de l’arrêté organisant les piétonnisations Place(s) aux enfants, la justice administrative vient une nouvelle fois de se prononcer sur un arrêté municipal. Ce deux jours après la fronde des élus fontainois braqués contre les arrêtés successifs de la Ville de Grenoble portant sur la fermeture partielle du pont Esclangon.
La requête de la Métropole examinée en référé concernait l’arrêté condamnant la rampe d’accès au pont dans le sens Grenoble-Fontaine du 14 septembre au 14 octobre 2021. Une décision qui avait surpris les élus fontainois, lesquels s’attendaient à sa réouverture dès le 10 septembre, à l’issue de longs travaux.
Entre temps, un autre arrêté en date du 15 octobre prolongeait de deux mois supplémentaires la fermeture du pont Esclangon. Le premier arrêté, objet du référé, se voyant ainsi abrogé, le juge administratif a considéré « qu’il n’y avait donc plus lieu d’y statuer ».
Franck Longo : « ce n’est qu’une première victoire »
Conséquence de cette décision en demi-teinte ? Le pont restera fermé à toute circulation motorisée dans le sens Grenoble-Fontaine, seuls les cycles et les piétons pouvant l’emprunter. Le tribunal administratif a par ailleurs condamné la Ville de Grenoble à verser à la Métropole la somme de 1 500 euros au titre des dépens, rapporte le Dauphiné libéré. En effet, a justifié le tribunal dans ses attendus, « la Ville de Grenoble doit être regardée comme la partie perdante dans la présente instance de référé ».
Sylvain Laval, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole chargé de l’espace public, de la voirie, des infrastructures cyclables et des mobilités douces, s’est félicité de cette décision. Tout comme la Ville de Fontaine. « Cette décision a mis la Ville de Grenoble face à ses responsabilités en reconnaissant une faute », écrit-elle dans un communiqué. Pour Franck Longo, maire de Fontaine, qui prend acte des conclusions du tribunal, « ce n’est qu’une première victoire ».
« Malheureusement, le pont reste fermé, regrette l’édile. Nous devons poursuivre la mobilisation et ainsi permettre [sa] réouverture à la circulation dans les plus brefs délais. »
La Ville de Grenoble réagit au non-lieu et met en avant « la sécurité avant tout »
La Ville de Grenoble qui a publié un communiqué ce dimanche 24 octobre 2021 en fin de journée, se félicite du non-lieu prononcé par le tribunal administratif. « [Il] permet, assure-t-elle, de préserver une traversée sécurisée du Drac pour les piétons, personnes à mobilité réduite et cyclistes sur le pont Esclangon ». La Ville confirme aussi qu’elle « prolongera l’existence de cette voie sécurisée tant que la situation sera accidentogène sur le pont du Vercors ». Dans cet objectif, indique-t-elle, « les échanges techniques se poursuivent actuellement entre collectivités afin de garantir la sécurité de la traversée ».
« Nous sommes très surpris des propos du vice-président de la Métropole [Sylvain Laval, ndlr] qui appelle la Ville de Grenoble à “entendre raison”1Des propos tenus par Sylvain Laval interrogé par le Dauphiné libéré », réagit, quant à lui, Gilles Namur, adjoint au maire de Grenoble.
« Nous l’appelons nous à faire preuve surtout de responsabilité face aux dangers que courent les piétons, personnes à mobilité réduite et cyclistes sur cette traversée du Drac », rétorque-t-il. « Par notre arrêté de septembre, nous avons enfin obtenu qu’il étudie la sécurisation de cette traversée après des demandes restées sans réponses depuis des mois ».
« La sécurité des piétons, personnes à mobilité réduite et cyclistes n’est pas une variable d’ajustement »
« Refusant à ce stade d’étudier la solution Esclangon pourtant aisée à mettre en œuvre, la Métropole nous a fait parvenir des premières propositions de sécurisation du pont du Vercors », poursuit Gille Namur. Qui indique que la Ville les a « étudiées dès réception avec la plus grande attention ». D’ailleurs, ajoute-t-il, « plusieurs réunions ont déjà eu lieu avec la Métropole et la Ville de Fontaine. Plusieurs points nous posent aujourd’hui encore des questions, questions que nous ne prenons pas à la légère car elles concernent la sécurité des piétons, notamment les plus vulnérables […] ». La Ville l’affirme, « leur sécurité n’est pas une variable d’ajustement, nous agissons de manière lucide et responsable ».
Ainsi, explique la Ville de Grenoble, « grâce à la décision du tribunal, nous regarderons et étudierons sereinement ces enjeux dès la semaine prochaine afin de garantir la sécurité des habitants ». Nous sommes convaincus, conclut-elle, « qu’une solution peut être trouvée rapidement en lien avec les associations spécialisées pour garantir une traversée sécurisée soit sur le pont du Vercors soit sur le pont Esclangon, en fonction des phases du chantier ».
Cet article a été modifié (titre et chapô) ce dimanche 24 octobre à 14 heures pour apporter plus de précisions et lever certaines ambiguïtés. Une deuxième modification a suivi ce même jour, à 19 h 30, pour intégrer en encadré la réaction de la Ville de Grenoble qui nous est parvenue plus tardivement.